Spéculation sur les masques chirurgicaux: l’affaire est devant la justice

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Revue de presseKiosque360. Le Conseil régional des pharmaciens du sud vient de déposer une plainte devant la justice. Il dénonce l’anarchie qui règne dans la vente de masques, de liquide de stérilisation et d'autres dispositifs médicaux.

Le 08/03/2020 à 20h14

Le trafic de masques chirurgicaux prend une nouvelle dimension. L’affaire est désormais devant la Justice. C’est ainsi que la présidente du Conseil régional des pharmaciens d’officine du sud vient de déposer une plainte pour contester «l’anarchie» de la distribution et la vente, devenues hors contrôle, de ces dispositifs. Cette situation, affirme la plaignante, présente une menace réelle pour la santé des citoyens «après la disparition des masques chirurgicaux et des produits de stérilisation du circuit de vente dans les pharmacies», écrit le quotidien Al Massae dans son numéro du lundi 9 mars.

La panique et l’appréhension suscitées par le COVID-19, notamment depuis le recensement de deux cas au Maroc, «ont été exploitées par des sociétés et certains intermédiaires pour racheter des stocks importants de dispositifs de protection de base, comme les masques chirurgicaux et le liquide de stérilisation». Par conséquent, ces produits ont complètement disparu des officines et leur prix a explosé. Ce qui, explique-t-elle, met en péril le programme de lutte contre la prolifération du Coronavirus et les efforts menés pour prévenir la grippe saisonnière.

L’absence de ces dispositifs risque également d’affecter sérieusement le secteur de la médecine privée, qui dépend des réseaux de distribution privés concernant ces dispositifs vitaux, d'ailleurs, pour le personnel en contact avec les malades.

La plainte, commente le quotidien, impute implicitement la responsabilité de cette situation au ministère de tutelle. La plaignante a également appelé à la mise en application des articles 62 et 66 de la loi sur la liberté des prix et la concurrence. Le premier article est relatif au stockage clandestin et interdit notamment la détention de stocks à des fins spéculatives. Quant à l'article 66, il précise qu’il «est considéré comme stockage clandestin la détention de stocks de marchandises ou de produits qui n’ont pas été déclarés alors qu’ils auraient dû l'être, la détention, le transport ou la vente de produits subventionnés dans des préfectures ou provinces autres que celles pour lesquelles ces produits sont destinés».

De son côté, la Confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc a dénoncé la «spéculation» et «l'affairisme» de certaines sociétés de dispositifs médicaux qui ont constitué un stock important de masques pour les proposer à la vente au prix fort. Les syndicats du secteur imputent, eux aussi, la responsabilité de cette situation au ministère de la Santé qui, d’après eux, refuse toujours d’organiser le secteur de la vente des dispositifs médicaux.

Par Amyne Asmlal
Le 08/03/2020 à 20h14