Trafic d'êtres humains: Le Maroc peut mieux faire

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Revue de presseKiosque360. Le rapport 2015 du Département d’Etat sur le trafic des êtres humains n’est pas tendre avec le Maroc. Le royaume est considéré comme un exportateur et un lieu de transit de personnes concernées par ce phénomène. Le point.

Le 29/07/2015 à 00h01

Le Maroc est un pays exportateur et de transit pour ce qui concerne le trafic d’êtres humains, à en croire le rapport 2015 du Département d’Etat américain relatif à ce phénomène. Comme l’écrit Al Massae dans son édition de ce mercredi 29 juillet, ce rapport évoque le cas de ressortissantes marocaines sexuellement asservies dans les cabarets de plusieurs pays, et ce malgré les efforts du Maroc pour lutter contre ce fléau. Des fillettes issues de zones rurales, dont certaines sont âgées d’à peine six ans, relève ce rapport, travaillent par ailleurs comme petites bonnes chez des familles citadines sans bénéficier de leurs émoluments et en subissant, parfois, toutes formes d’exploitation. Cependant, cette exploitation, relève le rapport, touche aussi les jeunes garçons amenés à travailler en tant qu’apprentis. Quant aux femmes subsahariennes, certaines d’entre elles se voient obligées de se prostituer. Les Ivoiriennes, les Congolaises et les Nigérianes seraient les plus concernées, selon le rapport US. En plus de devenir un pays de transit pour les réseaux qui exploitent ce «filon», le Maroc continue d’enregistrer de scandaleuses pratiques visant une catégorie assez vulnérable: celle des femmes asiatiques. Le rapport souligne ainsi que certaines femmes de ménage philippines et indonésiennes travaillent pour des familles marocaines tout en étant privées de leurs passeports et de leurs salaires.

Quid des Marocaines ?Mais cette exploitation concerne aussi les Marocaines et les Marocains. Le département de John Kerry relève que la plupart des travailleuses dans les cabarets de la partie turque de Chypre sont des Marocaines et des Ukrainiennes. En Italie, voire dans des pays d’Afrique comme le Libéria, des Marocaines se trouvent réduites à l’état très peu enviable d’esclaves du sexe. Sans parler du traitement plus que dégradant auquel elles font face dans des pays du Golfe, au Bahreïn et aux Emirats essentiellement. Résultat: le Maroc se trouve classé parmi les pays dont les gouvernements ne déploient pas assez d'efforts pour lutter contre ce phénomène et protéger les populations locale et étrangère.

Par Fatima Moho
Le 29/07/2015 à 00h01