Traite d'êtres humains, esclavagisme... ces réseaux espagnols de trafic de mineurs marocains

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Deux réseaux criminels spécialisés dans le trafic de mineurs marocains viennent d'être démantelés par la police espagnole et Europol.

Le 22/06/2018 à 12h29

Ces démantèlements se sont déroulés en deux phases. Ils se sont soldés par l’arrestation de 28 personnes à Madrid, Oviedo, Gijón, Castellón, Algésiras, Zamora, Barcelone, Lérida, Bilbao et Murcie, indique la police espagnole dans un communiqué.

Les enquêteurs estiment le nombre de victimes de ce trafic à plus d’une centaine de mineurs marocains. Les enfants étaient attirés dans les filets de ces deux réseaux criminels au Maroc, avant de traverser le détroit de Gibraltar de différentes manières, notamment à bord d’embarcations de fortune, en contrepartie d'une somme allant jusqu’à 2.000 euros et pouvant atteindre 8.000 euros si les conditions climatiques étaient défavorables.

Le transfert des mineurs vers l’Espagne se faisait aussi à bord de bateaux de pêche, de jet skis, de petits véhicules ou de camions. Les deux réseaux, qui comptaient des collaborateurs au Maroc, faisaient passer les mineurs avec des documents de personnes présentant une ressemblance physique avec eux.

Une fois en Espagne, les mineurs étaient séquestrés dans des forêts de la province de Cadix (Sud) ou dans des appartements, et l'on imposait à leurs familles de payer 500 euros pour leur permettre de poursuivre leur voyage.

Lors de la première phase de cette opération, qui a permis de démanteler la première organisation, il a été procédé à l’arrestation de plusieurs personnes d’origine marocaine qui travaillaient dans un centre d’accueil de mineurs dans la région des Asturies (Nord). Le second réseau criminel démantelé par la suite était spécialisé dans la séquestration des mineurs à leur arrivée sur les côtes espagnoles.

L’enquête ayant permis le démantèlement de ces deux réseaux criminels a été entamée après qu'une augmentation notable du nombre de mineurs marocains non accompagnés dans un centre d’accueil des Asturies ait été détectée. Durant l’une des perquisitions réalisées dans le cadre de cette opération, un mineur a été trouvé dans la maison de l’une des personnes arrêtées. Celle-ci exploitait les victimes dans des conditions proches de l’esclavage.

Par Youssef Bellarbi
Le 22/06/2018 à 12h29