Trois personnes arrêtées à Berkane pour apologie du terrorisme

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Trois personnes, anciens détenus dans le cadre de la loi antiterroriste, ont à nouveau été interpellées pour «apologie» du Jihad sur Internet. Elles risquent de 5 à 15 ans de prison ferme, assorties d’amendes allant de 50.000 à 500.000 dirhams.

Le 23/11/2014 à 11h31

La nouvelle loi antiterroriste est ferme et formelle : on ne fait plus de la propagande pro-«Jihad» impunément. Pourtant, ce n’est pas de cette oreille que l’auront entendu trois individus résidant à Berkane, qui ont eu la sinistre idée de poster, dernièrement sur Youtube, une vidéo faisant l’apologie et de la propagande pour le présumé «Etat islamique». Intitulée «Jund al-Khilafa au Maghreb al-Aqsa», cette vidéo montrait les candidats au jihad cagoulés prêtant le fameux serment d’allégeance au «calife» autoproclamé du prétendu «Etat islamique», Abou-Bakr al-Baghdadi, en menaçant de perpétrer des actes criminels, des meurtres et des tortures identiques à ceux commis dans la région syro-irakienne sous contrôle de Daech. La réponse n’a pas tardé à venir. «Les investigations et enquêtes minutieuses menées par la Direction générale de la surveillance du territoire ont permis aussitôt d’identifier les trois personnes impliquées dans la diffusion de cette vidéo, avant que la Brigade nationale de la Police judiciaire ne procède à leur interpellation, samedi 22 novembre à Berkane», annonce un communiqué du ministère de l’Intérieur, dont copie est parvenue à LE360. Selon le même communiqué, les mis en cause seront déférés devant la justice après la finalisation de l’enquête menée sous l’égide du parquet compétent.

Révélations stupéfiantes !

Après leur interpellation, sur la base de renseignements fournis par les services de la DGST, il s’est avéré que les auteurs de cet acte de prosélytisme pro-Daach avaient déjà été détenus dans le cadre de la loi antiterroriste. Il en ressort qu’ils n’en sont pas à leur premier forfait. D’après les premiers éléments de l’enquête policière, les récidivistes projetaient de gagner la Libye à travers l’Algérie pour coordonner avec les dirigeants d’ «Ansar Al-Charia», avant de rallier le soi-disant «Etat islamique» en Irak et en Syrie afin de bénéficier d’entraînements militaires et opérationnels dans la perspective de leur redéploiement au royaume pour perpétrer des attentats terroristes.

En reconstituant le périple (avorté) des récidivistes, il apparaît à l’évidence qu’ils ont déjà des liens avec les deux principales antennes maghrébines de l’organisation terroriste d’Abou Bakr al-Baghdadi, Daach : «Jound al-Khilafa» d’Abdelmalek Gour, à l’origine de l’odieux assassinat, fin septembre dernier, dans le sud-ouest algérien, de l’otage français Hervé Gourdel, et «Ansar Al-Charia» de Mohamed al-Zahawi, accusé d’être responsable de l’attaque contre le consulat américain à Benghazi en septembre 2012. Deux succursales maghrébines qui servent depuis peu de relais pour Daach, devenue la nouvelle matrice du jihad international après avoir réussi à démonétiser «la marque Al-Qaïda». Seul le Maroc est resté à l’abri du feu follet de cette nébuleuse terroriste, en raison de la capacité d’anticipation et de prévention menée jusqu’ici avec succès par ses services. Le coup d’éclat réalisé, samedi dernier à Berkane, s’inscrit justement dans cet esprit.

Par Ziad Alami
Le 23/11/2014 à 11h31