Un avocat casablancais hors la loi

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Revue de presseKiosque360. Un avocat du barreau de Casablanca a été arrêté pour avoir participé à l’enlèvement et la séquestration pendant de longues heures d’une personne à Bouznika.

Le 05/07/2014 à 00h35

C’est une affaire qui va défrayer la chronique chez les robes noires du barreau de Casablanca et, au-delà, de tout le pays. Au cours de cette semaine, la gendarmerie royale de Bouznika a arrêté un groupe de sept personnes qui ont séquestré un citoyen résidant à Casablanca, et ce pendant de longues heures. Parmi les personnes appréhendées, figure un avocat casablancais. Dans son édition de ce week-end, Assabah revient sur les détails de cette affaire. L’avocat, avec un de ses clients et ami, ont tendu un piège à la victime au niveau de la gare ONCF de l’Oasis. Les trois se sont d'abord attablés dans un café puis ont mis le cap sur Bouznika. C’est que le client et l’ami de l'avocat voulait récupérer son dû, une somme de 200.000 DH que devait lui restituer la victime. Face aux tergiversations de ce dernier, il a été décidé de le séquestrer dans une maison à Bouznika avant d'appeler ses amis et sa famille pour qu’ils passent à la caisse et remboursent la dette contractée. Selon Assabah, le malheureux emprunteur a été retenu en otage de 19h à 2h du jour suivant.

A en croire Annass, la victime de cet enlèvement devait bien une grosse somme d’argent au client de l’avocat. Du moins à en juger par ses déclarations devant le procureur. La personne en question était bien consciente qu’elle pouvait faire l’objet d’un rapt de la part de son créancier. C’est ce qui l’aurait poussé, avant d’aller au rendez-vous, à avertir des amis pour enfoncer son créancier et ses acolytes. Mais la victime a bel et bien admis devoir de l’argent à celui qui a tout organisé. L’affaire est devant la justice.

Il y a lieu de rappeler que le corps de métier des avocats bénéficie d’un traitement spécial quand il s’agit de l’implication des robes noires dans des crimes ou délits. Un avocat ne peut être arrêté, selon l’article 59 de la loi régissant cette profession, qu’après une notification adressée au bâtonnier. De même, ce dernier doit absolument assister à toutes les perquisitions et les phases de l’interrogatoire devant le juge d’instruction ou le procureur. Sauf que, dans le cas de l’avocat arrêté à Bouznika, il s’agissait d’un flagrant délit. Affaire à suivre.

Par Fatima Moho
Le 05/07/2014 à 00h35