Un avortement clandestin fait tomber un médecin, le patron d'une clinique et le gardien d'un cimetière

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Revue de presseKiosque360. Le parquet de Fkih Ben Salah a placé en détention préventive le fils d’un élu, un infirmier et le gardien d’un cimetière impliqués dans une affaire d’avortement illégal. Une femme médecin et le directeur d’une clinique ont été poursuivis, dans ce même dossier, en liberté provisoire.

Le 09/05/2021 à 19h36

Les services de la gendarmerie de Fkih Ben Salah ont déféré, vendredi dernier, devant le parquet près le tribunal de première instance, cinq accusés poursuivis dans une affaire d’avortement clandestin. Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du lundi 10 mai, que, parmi les accusés, se trouvent le fils d’un conseiller communal, un infirmier militaire stagiaire, le gardien du cimetière, une femme médecin et le directeur d’une clinique. Les trois premiers prévenus ont été placés en détention préventive, tandis que les deux autres sont poursuivis en liberté provisoire pour avortement illégal. Le fils de l’élu influent, qui entretenait des relations extraconjugales avec une jeune fille, a paniqué quand cette dernière lui a révélé qu’elle était tombée enceinte. 

Voulant à tout prix garder le secret sur cette affaire, le mis en cause a décidé de faire subir à sa compagne un avortement en catimini. Pour ce faire, il a eu recours à son ami, l’infirmier stagiaire, qui lui a conseillé d’injecter à sa compagne un produit pour faciliter l’interruption volontaire de grossesse. Une injection qui a failli être fatale à la jeune femme, qui fut victime d’une hémorragie interne. Transportée immédiatement dans une clinique privée, à Beni Mellal, elle a été sauvée in extremis après avoir subi une intervention chirurgicale d’urgence.

Le quotidien Al Akhbar rapporte que ce qui devait être réalisé en secret s'est transformé en scandale qui a poussé la famille de la jeune fille à porter plainte. Les investigations effectuées par les éléments de la gendarmerie de Fkih Ben Salah ont confirmé la complicité de tous les intervenants dans cet acte illégal qui a failli tourner au drame. Le premier accusé épinglé est l’infirmier stagiaire, auteur de l’injection qui a provoqué une hémorragie interne grave à la jeune fille. 

Cette dernière subira une IVG chirurgicale très compliquée qui sera à l’origine de l’implication de la femme médecin et du directeur de la clinique dans cette affaire. Le gardien du cimetière a constitué, lui aussi, un maillon de cette chaîne délictueuse quand il a procédé à l’enterrement du fœtus, moyennant une somme d’argent remise par le fils du conseiller communal. Interpellé, ce dernier n’a pas hésité à dénoncer tous ceux qui lui avaient prêté main forte pour se débarrasser du fœtus, mais qui ne lui ont pas évité ni le scandale ni la prison.

Par Hassan Benadad
Le 09/05/2021 à 19h36