Un étudiant marocain meurt en France, sa famille au Maroc ne l’apprend que trois mois plus tard

Ismail Essiari.

Ismail Essiari. . DR

Un étudiant marocain scolarisé à l’université d’Orléans a trouvé la mort au mois de mai dernier en France, pourtant, ce n’est que le 9 août que sa famille à Agadir apprendra la nouvelle.

Le 22/08/2020 à 11h59

Cela faisait près de trois mois que la famille d’Ismail Essiari était sans nouvelles de lui. Depuis le mois de mai, le jeune homme de 24 ans inscrit en troisième année de licence à la faculté de physique d’Orléans avait tout simplement disparu. Sa famille, résidente à Agadir au Maroc, avait alors alerté la police et le consulat du Maroc pour signaler sa disparition.

Malheureusement, comme le rapporte le journal La République du Centre, Ismaïl Essiari a trouvé la mort le 12 mai dernier, des suites d’un accident de la route en Seine-Saint-Denis, renversé par un camion le long de la D20.

Une mort qui soulève beaucoup de questionsComme le rapporte le journal, le jeune homme avait décidé de quitter Orléans pour s’installer, début mai, dans le 93 (département de Seine-Saint-Denis, situé au nord-est de Paris, Ndlr), où sa famille lui avait trouvé un nouvel appartement à Saint-Denis. Il aurait trouvé la mort peu de temps après, sans toutefois que sa famille soit mise au courant. Pourquoi un tel temps d’attente?

«Nous ne connaissons pas encore les raisons de ce délai. Il pourrait s’agir d’un gros dysfonctionnement (…). Nous savons seulement que la gendarmerie a pris contact avec le consulat du Maroc pour authentifier l’identité de la personne, grâce à ses empreintes digitales», explique Maître Paul Latouche, l’avocat de la famille, au Figaro Etudiant.

Autre zone d’ombre, celle qui entoure le séjour du jeune homme en hôpital psychiatrique, de décembre 2019 à janvier 2020. L’avocat explique ainsi que les médecins avaient indiqué qu’il devait retourner auprès de sa famille après sa sortie, l’ayant aidé à faire les démarches auprès du consulat marocain d’Orléans pour un rapatriement, mais sans succès. Le document ne lui aurait pas été délivré par les autorités.

Suite à ce refus, le jeune homme quitte Orléans pour Saint-Denis où il retourne fin avril, quelques jours à peine avant sa mort, en hôpital psychiatrique, mais pour quelques instants seulement. En effet, «les médecins n’ont pas gardé Ismail Essiari. Quelques minutes après son arrivée, ils l’ont laissé repartir. C’est la dernière fois qu’il a été vu», explique Maître Paul Latouche.

Pour l’heure, la famille du jeune homme attend toujours le rapatriement de sa dépouille au Maroc et espère avoir des réponses à ses questions.

Par Leïla Driss
Le 22/08/2020 à 11h59