Vidéo. Coronavirus: à Tanger, les artisans couturiers se tournent les pouces

Le360

Le 19/04/2020 à 13h00

VidéoA l’approche du Ramadan, les couturiers artisanaux croulent d'habitude sous les commandes. Mais en cette période de crise sanitaire, les commandes sont à l'arrêt, comme pour bien d'autres métiers. Le360 vous rend compte de la situation difficile que doivent traverser les couturiers tangérois.

En cette période de crise sanitaire, et du confinement obligatoire de la population qui en est la conséquence, les couturiers artisanaux de Tanger, spécialisés dans la confection à la main de tenues traditionnelles, telles les gandouras, les jabadors, djellabas, serouals, pour les soirées festives du mois de ramadan des hommes et les femmes de Tanger, ne croulent vraiment pas sous les commandes, comme cela est d'habitude le cas.

Dans les kissariates, passages marchands couverts de la médina, leur boutique, qui, en temps normal, connaît une grande affluence, sont fermées, autre conséquence de la pandémie du coronavirus, qui affecte très durement leur activité. 

«C’est un moment que nous attendons toute l’année. Généralement, nous recevons les commandes au mois de Chaâbane pour livrer les {tenues} à l’approche du Ramadan. Mais avec cette pandémie, nous {sommes} à l’arrêt. Et nous n’avons plus les moyens de subvenir aux besoins de nos familles et encore moins de payer nos employés», témoigne, amère, Jawad Zaz, couturier artisanal tangérois. 

L'ensemble des professionnels de la filière de la couture artisanale marocaine affirment avoir été pris au dépourvu. D’autant que bon nombre d’entre eux s’étaient déjà procuré de la matière première: sfifa (fils de soie) ou sqalli (fils d'or et d'argent) pour les broderies et ornements, ou encore des rouleaux de tissu, pour l'achat de coupons par les clients de Tanger désireux de se faire confectionner une tenue traditionnelle. 

«Comme vous le savez, Tanger est une ville conservatrice. Les habits traditionnels ont la cote durant les occasions religieuses, mais aujourd’hui, rien ne va plus. Nous vivons une situations désespérée», regrette Fatima, couturière spécialisée dans les djellabas pour les femmes. 

Par Said Kadry
Le 19/04/2020 à 13h00