Vidéo. Couvre-feu nocturne: comment les Marocains passent leurs soirées ramadanesques

Le360

Habitués à de longues soirées de prières et de retrouvailles, les Marocains sont, en ce mois de ramadan, tenus de rester chez eux après le ftour. Comment le vivent-ils? Micro-trottoir.

Le 30/04/2020 à 14h26

Le changement des habitudes est radical. Alors que le mois de jeûne du ramadan est synonyme de longues soirées dans les mosquées, auprès des proches, des membres de sa famille ou sur les terrasses des cafés après le ftour, cette année, il n’en sera rien. Les Marocains sont bien contraints de s'y faire, mesure de confinement général de la population oblige, suite à l'instauration de l'état d'urgence sanitaire due à la propagation du coronavirus. 

L’annonce d'un couvre-feu, le 23 avril dernier, mentionnant expressément une interdiction formelle de circulation de l'ensemble de la population entre 19h00 et 05h00, dès le premier jour du ramadan, s’est notamment traduite par une tendance à l’introspection et à la vie de famille, dans son sens le plus intime.

«Les Tarawihs, c’est désormais avec mon épouse et mes enfants. Après, c’est la télévision ou des écrans connectés en attendant de pouvoir se coucher. Il n’y a pas grand-chose à faire. Et même à la maison, nous essayons de garder une distance minimale les uns avec les autres en s’isolant chacun dans un coin», témoigne ce jeune Casablancais.

«Pour moi, rien ne change. Nous nous acquittons de nos devoirs religieux en famille, et personnellement, j’ai toujours évité de sortir le soir», déclare cette cadre. Une attitude sereine, que cet autre intervenant récuse du tout au tout: «avant, je m’occupais en faisant du sport et le soir venu, le temps était aux amis et proches. Cette année, je n’ai d’yeux que pour les réseaux sociaux et Internet. J’essaie tout de même d’optimiser mon temps d’écran en apprenant de nouvelles choses», explique-t-il.

Le ramadan, en cette année, est d’autant plus difficile à vivre pour les personnes qui vivent seules.

«Ma famille n’est pas avec moi et je peux vous dire que je sens le temps passer. Le sentiment de solitude est pesant. Je fais tout pour y échapper, mais rien n’y fait», se plaint ce Casablancais. 

Par Ghania Djebbar et Said Bouchrit
Le 30/04/2020 à 14h26