Vidéo: Manuels scolaires, les sous et les dessous d'un business très lucratif

Le360

Le 24/08/2019 à 15h16

VidéoLa rentrée scolaire arrive à grands pas. À cette occasion, Le360 a fait le tour de quelques librairies casablancaises pour en savoir plus sur le prix des manuels scolaires. Ces prix varient en fonction de la matière et de la «rareté»? Reportage.

Nous sommes à J-12 de la rentrée des classes. Dans le mythique quartier Prince Moulay Abdellah, les librairies ne désemplissent pas.

Au gré de nos pérégrinations dans les librairies-papèteries, nous avons d’abord relevé une différence de prix des manuels scolaires en fonction des matières enseignée

Lahcen El Yazidi, gérant d’une librairie, nous fournit quelques explications: «Les prix varient aussi selon la qualité de l’impression et donc de celle du livre. Il y a également un autre paramètre qui définit le coût du manuel, à savoir que plus l’éditeur est connu, plus le livre sera coûteux».

Et le maître des lieux d’ajouter que «certains manuels sont certes de bonne qualité et peu coûteux, mais truffés de fautes. Imaginez un livre de mathématiques qui propose des énoncés erronés!».

Il y a aussi un autre critère à prendre en compte pour fixer le prix du manuel. Ainsi, «lorsque plusieurs professeurs émerites collaborent pour élaborer un manuel scolaire, l’on se retrouve avec une oeuvre de qualité. Le prix de cette dernière est donc, à juste titre, élevé», détaille-t-il.

«À titre d’exemple, pour les classes Terminales, les prix des manuels scolaires varient selon la matière. Les manuels des matières scientifiques sont plus onéreux que les matières littéraires. Pour le système public, le livre d’arabe coûte 33 dhs, alors que le manuel de mathématiques atteint les 90 dhs.

Pour le système privé, la différence est encore plus flagrante: les livres des matières scientifiques peuvent dépasser la barre des 200 dhs, tandis que l’arabe ou la philosophie dépasse rarement les 30 dhs», explique-t-il.

En réponse à une question sur l’indisponibilité de certains manuels scolaires, notre libraire explique que «de nombreux parents d’élèves optent pour les manuels d’occasion, ce qui pousse le libraire à ne pas commander ces manuels scolaires en grandes quantités». 

Il rappelle d’ailleurs, que «le stock fait peur aux libraires».

«De plus, le programme risque de changer d’une année à l’autre, et cela n’encourage pas les libraires à commander les manuels en grandes quantités. Il faut aussi noter que la rupture de stocks de certains manuels scolaires incombe aux éditeurs pour ces mêmes raisons», conclut-il.

A part la spéculation, le marché du manuel scolaire connaît moult autres perturbations.

Le laisser-ller des autorités chargées de réguler ce secteur y est certainement pour quelque chose…

Par Karim Ben Amar et Youssef El Harrak
Le 24/08/2019 à 15h16