Vidéo. Meurtre de deux touristes scandinaves à Imlil: le père de l'un des suspects témoigne

Le360

«Si j’avais eu le moindre doute, je l’aurais livré aux autorités», affirme le père de Rachid El Afati, l’un des suspects arrêtés pour son implication dans le meurtre à caractère terroriste de deux jeunes touristes scandinaves à Imlil.

Le 20/12/2018 à 21h07

On peut à peine parler de "maison", au sens commun du terme, quand on entre là où a vécu Rachid El Afati, l'un des quatre suspects arrêtés dans le cadre de l’enquête sur l'assassinat sauvage de deux touristes scandinaves à Imlil, durant la nuit du lundi au mardi dernier. Nous nous trouvons dans un petit douar, celui de Caïd Harbil et les conditions de vie y sont réduites au (très) strict nécessaire.

Le père de Rachid El Afati est visiblement toujours sous le choc après l’arrestation à Marrakech de son fils, âgé de 33 ans, ce jeudi 20 décembre, alors qu’il s’apprêtait à prendre la fuite avec deux autres suspects.

«Il a disparu vendredi, la semaine dernière. Et ce n’est que ce mardi que j’ai appris qu’il était impliqué dans cet acte. Si seulement j'avais su ce qui se passait dans sa tête, je l’aurais moi-même livré aux autorités. Cela aurait pu empêcher des pertes humaines et que l’image de notre pays ne soit à ce point salie par un tel crime», témoigne-t-il. 

Ce père nous apprend que Rachid, son fils, a d’abord travaillé en tant que maçon, avant de décider de s’associer avec lui dans la fabrication de chaises artisanales. Mais il a fini par se lasser de ce travail, pour se faire de plus en plus discret, de plus en plus absent.

Par l’un de ses voisins, dans ce douar, nous apprenons que Rachid El Afati a commencé à montrer des signe de radicaliation depuis un an.

«Il s’est totalement isolé et ne disait même plus bonjour aux personnes qu’il croisait. Il était complètement fermé, méconnaissable», témoigne cet homme.

«Pour nous, il avait juste des problèmes personnels à résoudre et nous étions loin de penser qu’il nourrissait des projets terroristes. De tels actes nous sont totalement étrangers. Au pire, nous entendions parler de cas de vols et de trafic de drogue, mais le terrorisme, jamais!», ajoute ce voisin des El Afati.

Et pour cet autre voisin, les nouvelles «fréquentations» de Rachid El Afati ont beaucoup joué dans le changement de sa personnalité... Un changement qui l'a conduit au pire.

Par Fatima El Karzabi et Abderrahim Et-Tahiry
Le 20/12/2018 à 21h07