Vidéo. Mohammedia: «moi, Lamiae, 23 ans, je lave les voitures à domicile et j’en suis fière»

adil gadrouz

Le 08/11/2020 à 17h49

VidéoElle s’appelle Lamiae, elle a 23 ans et vit à Mohammedia. Elle a investi un domaine exlusivement masculin, celui du lavage de voitures. Elle en est fière et s'adonne à fond à son métier, pour gagner sa vie et aider sa famille. Le360 l’a rencontrée. Voici notre coup de cœur de la semaine.

A peine âgée de 23 ans, Lamiae Alloussi est une femme qui force le respect et l'admiration. Pour venir à bout du chômage, elle a lancé son propre projet: laver des voitures, un métier jusqu'ici réservé aux hommes, à quelques rares exceptions près.

Mais Lamiae a de l’énergie à revendre. Toute jeune, elle est entrée dans le monde du travail. Mais cela n’a pas duré, elle s’est vite retrouvée au chômage. Elle a pourtant refusé de se lamenter sur son sort et n’a pas voulu rester les bras croisés, à dépendre de sa famille.

«J’ai étudié plusieurs projets. La plupart me paraissaient coûteux. Pour certains, il fallait disposer d’une grande somme d’argent ou contracter des crédits, avec tout ce que cela nécessite comme paperasse, demande de garantie, etc. Et puis j’ai trouvé ce projet qui m’a semblé le moins coûteux et auquel je peux donner de mon énergie», raconte Lamiae, interrogée par Le360. 

Elle reconnaît cependant que ce métier n’est pas facile. «D’autant que voir une femme laver des voitures dans une ville comme Mohammedia suscite bien des curiosités. Mais il faut travailler et ne pas rester claquemurée à la maison, à pleurer sur son sort», explique-t-elle.

A ses débuts, Lamiae Alloussi a fait l’objet de commentaires pas toujours amènes sur les réseaux sociaux. Mais elle affirme n’en avoir jamais eu cure. Au fil du temps, les regards et commentaires ont changé. Aujourd’hui, elle a droit à des compliments, aux encouragements et aux félicitations des gens, à chacune de ses allées et venues dans cette petite ville qu'est Mohammedia. 

En ayant choisi de s'exprimer devant Le360, Lamiae n’a pas évoqué ses conditions familiales. C’est que la jeune femme a, en plus de sa remarquable verve, de l’amour-propre, ce qui force encore plus l’admiration pour cette battante. Sa tante Najat nous révèle cependant que «Lamiae a obtenu des diplômes, a commencé à travailler. Mais le décès de son père l’a obligée à faire ce projet pour aider sa famille».

Par Adil Gadrouz
Le 08/11/2020 à 17h49