Vidéo. Transformer le brouillard en eau... Magie? Non: une réalité, primée par l'ONU, à Sidi Ifni

Le360

Le 08/11/2020 à 22h19

VidéoL'idée peut paraître étrange, voire magique... Pourtant déjà primé par l’ONU, le projet de la récolte d’eau de brouillard aux sommets des montagnes dans la région de Sidi Ifni, dans le Haut Atlas, fournit de l’eau aux habitants de la région. Un projet novateur, d’envergure mondiale. Visite guidée.

Distingué de plusieurs prix dont celui de l'«Elan des Nations Unies pour le changement climatique» de l’ONU, en 2016, lors de la COP-22 à Marrakech, le projet de la récolte d’eau de brouillard consiste à collecter la vapeur d'eau en suspension dans ces vastes étendues brumeuses de l'Anti-Atlas, pour la transformer en eau potable, au bénéfice des habitants résidant de Sidi Ifni, selon les explications de Issa Derham, président de l’ONG Si Hmad, à l’origine de cette initiative novatrice.

Le projet est composé de plus de 1.000 m2 de filets capteurs, de citernes de stockage d’une capacité totale de 500 m3, d’un puits de forage, de 9.000 m linéaires de canalisations pour conduire la vapeur d'eau, et de plusieurs branchements domiciliaires.

Depuis 2015, les habitants de Sidi Ifni et ses régions bénéficient ainsi d’eau potable grâce à ce projet, devenu une véritable référence mondiale.

«Il existe deux sortes de brouillards, détaille notre interlocuteur. Celui de la mer est très dense et peut durer jusqu’à trois jours dans la région de Sidi Ifni, mais comme il est fin, nous ne pouvons le capter avec les filets. Cela donne à peine deux litres par m2. Le second est celui des sommets des montagnes et celui que nous exploitons.»

Encouragés par le succès de ce projet, ses initiateurs ne comptent pas en rester là. S’inspirant des expériences d’autres pays, ils ambitionnent de le développer davantage et d'en doter d’autres régions du Royaume.

«Le projet compte plusieurs réservoirs et des stations de reprise, un système de filtration et de stérilisation ainsi qu'un observatoire du brouillard. Il existe plusieurs bailleurs de fonds, aussi bien marocains qu’étrangers. Mais nous aspirons bientôt à en faire une exclusivité nationale», déclare Mounir Abbar, responsable technique du projet.

Par M'hand Oubarka
Le 08/11/2020 à 22h19