Vidéos. «Chef4Good»: contre le coronavirus, les plus grands chefs de cuisine de Casablanca se mettent à table

Tous les matins, la cuisine du restaurant Mozaïk de Casablanca est en ébullition. Et pour cause, le collectif Chef4good y prépare une grande partie des 450 repas qui sont distribués tous les jours aux différentes associations qui aident les plus démunis, aux centres de confinement, à l’Institut Pasteur ainsi qu’aux personnels soignants du CHU (Centre hospitalier universitaire) de la capitale économique.

Le collectif Chef4good est composé de 12 chefs: Simo Sajid, Mohamed Filali, Mohammed Baya, Tahir Aissaoui, Khalil Abdeslam, Meryem Zahraoui, Thierry Papiller, Yusuke Furukawa (Masta), Taki Kabbaj, Rédouane Mansouri, Hicham Alami et Azdin Fathi.

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«Notre association est en cours de création. A la base, c’est un collectif de 12 chefs de Casablanca. Au début, nous avons commencé avec l’association Jood avec 55 repas par jour. Maintenant, nous en sommes à 450 repas par jour», nous explique le Chef Simo Sajid, fondateur de Chef4good.

Les chefs bénévoles se sont répartis les tâches pour gagner en efficacité. Certains s’attellent à la préparation des repas depuis Mosaïk, d’autres s’occupent de faire des préparations depuis leur propre restaurant, comme le Chef Taki Kabbaj, du Rouget de l’Isle, qui est en charge de la sauce tomate. D’autres encore, comme le chef Masta, cuisinent depuis leurs domiciles.

Le360 s’est rendu au domicile du chef Masta, membre du collectif Chef4good, et chef du restaurant Illoli.

«Dans le cadre de Chef4Good, nous continuons notre action en faveur du personnel médical des deux hôpitaux qui ont un bloc coronavirus, Moulay Youssef et Ibn Rochd, en cuisinant des repas pour eux depuis la maison», indique Noëlle Bouayad, propriétaire du restaurant Illoli.

En plus de son engagement dans le collectif Chef4good, le restaurant Illoli a initié une démarche pour venir en aide aux associations. Le chef Masta a mobilisé toute sa petite famille pour tourner une émission culinaire appelée «Hada Oishii!» (que l’on pourrait traduire en français par «Ça, c’est bon!» – de l’arabe «hada» et du japonais «oishii»), le mettant en scène avec ses enfants, présentant une recette simple à réaliser à la maison.

Derrière cette émission se cache une équipe de bénévoles, le réalisateur Patrick Arnoux, Sensei Prod pour le sous-titrage en arabe dialectal et Wassime Wahid pour les infographies.

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L’argent récolté par le sponsoring de l’émission est entièrement reversé à un fonds ou une association qui vient en aide aux plus démunis.

Ainsi, les cinq épisodes qui sont déjà en ligne ont permis de participer au Fonds spécial Covid-19, de faire don de 50 repas au CHU Ibn Rochd de Casablanca, d’en faire bénéficier l’association Ana Maak pour des bons d’achat de nourriture et l’association Jood avec des dons en numéraire et de matières premières.

Pour récolter les dons en numéraire, un partenariat a été mis en place avec l'Association Marocaine de Solidarité (AMS) qui sert de relais pour la réception des fonds et pour la distribution auprès des différentes associations. Chef4good a aussi noué un partenariat avec Jumia, qui est sur le point de lancer un produit «Don Chef4good», d'une valeur de 20dh.

«L’association marocaine de solidarité (AMS) est partenaire de Chef4Good. Nous faisons un point tous les jours sur le nombre de repas à livrer. Nous recevons beaucoup de demandes émanant des centres de confinement et de gens dans le besoin. J’en profite d’ailleurs pour appeler les gens à nous aider avec un don numéraire ou en matière première», nous indique Fatiha Mghoghi, présidente de l’AMS.

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Dès la fin de la crise causée par le Covid-19, l’association aura quatre missions principales:

– La création d'un centre dédié à la cuisine pour les démunis.

– La formation et l’apprentissage aux métiers de bouche, en faveur des enfants des rues et des personnes en situation précaire.

– Le lancement d'un service traiteur et espace de vente des produits fabriqués par les bénéficiaires du centre, pour en rémunérer les travailleurs et leur permettre d’acquérir une certaine autonomie financière.

– L’organisation d'évènements liés à la restauration et gastronomie au Maroc et à l'international.

Cette initiative n’est donc que le début d’un élan de solidarité qui se prolongera et se transformera au-delà de la crise que traverse actuellement le Royaume.