Viol de la jeune Khadija: 12 personnes en prison, des charges exemplaires

Khadija, 17 ans au moment des faits, a été tatouée de force. 

Khadija, 17 ans au moment des faits, a été tatouée de force.  . DR

Douze individus âgés de 18 à 27 ans, suspectés d'avoir participé au viol collectif de l'adolescente de 17 ans, ont été placés en détention préventive, a-t-on appris mardi de source judiciaire. Les charges sont lourdes. Exemplaire.

Le 28/08/2018 à 19h26

Le témoignage de Khadija qui affirme avoir été séquestrée, violée et martyrisée pendant deux mois par une quinzaine d'hommes dans le village de Oulad Ayyad a suscité une grande mobilisation sur les réseaux sociaux ces derniers jours ainsi qu'une pétition pour lui venir en aide. "Ils m'ont séquestrée pendant près de deux mois, violée et torturée, (...) je ne leur pardonnerai jamais, ils m'ont détruite", a-t-elle déclaré sur cette vidéo de le360 où elle montre des tatouages graveleux et des traces de brûlures de cigarettes sur son corps.

Le procureur général de la chambre criminelle de la cour d'appel de Beni Mellal a décidé de poursuivre ceux qu'elle accuse et les a placés en détention préventive avant de confier l'enquête à un juge d'instruction, selon la source judiciaire.

Le principal suspect, âgé de 20 ans, est poursuivi pour "traite d'être humain sur mineure", "viol", "menace de meurtre", "torture et usage d'arme causant des blessures et séquelles psychiques", "constitution d'une bande organisée, enlèvement et séquestration", selon la même source. Les chefs de "traite d'être humain sur mineure", "menace de meurtre", "torture", "enlèvement", "viol", "non-dénonciation de crime" et "non-assistance à personne en danger" ont été retenus pour dix de ses complices présumés.

Un douzième est poursuivi pour "non-dénonciation de crime" et "non assistance à personne en danger". Trois autres suspects sont actuellement recherchés par la police, selon la même source.

Khadija "est encore sous le choc même si elle essaie de se montrer forte, ses mains tremblent quand elle parle", a déclaré Loubna El Joud, membre de l'association Insat de Marrakech qui fournit une aide aux femmes victimes de violences. "Plusieurs médecins bénévoles ont proposé de lui enlever ses tatouages mais le dermatologue préconise d'attendre" du fait de l'état d'inflammation de sa peau, selon elle.

Le 28/08/2018 à 19h26