Voici pourquoi la confirmation des peines contre Zefzafi et Co est inéluctable

Nasser Zafzafi. 

Nasser Zafzafi.  . Yassine Touimi, Telquel

La confirmation, vendredi soir, par la Cour d'appel de Casablanca des peines prononcées en première instance contre les meneurs des événements d'Al Hoceïma, Nasser Zefzafi & Co, est tout sauf surprenante. Voici pourquoi.

Le 06/04/2019 à 21h26

Comment pouvait-on s’attendre à un allègement de peines au moment où les accusés persistent à afficher publiquement leur mépris, non seulement pour la justice, mais pour l’ensemble des institutions du pays? Les instigateurs des évènements d’Al-Hoceima n’ont même pas cherché à se défendre face aux lourdes accusations pour lesquelles ils avaient été condamnés en première instance, en juin 2018.

Les voix qui, depuis l’annonce du verdict de la cour d’appel, crient à l’injustice, relayées par certains médias étrangers, n’ont qu’à bien rendre compte des faits. Surtout quand il s’agit d’une affaire de justice dans laquelle les accusés n’ont aucun mal à exprimer leur manque de respect vis à vis des institutions de l’Etat.

Faut-il rappeler que parmi les condamnés ce vendredi à Casablanca, figurent ceux qui ont allègrement mis le feu à un commissariat de police, au risque de voir ses agents en fonction brûler vifs? Mieux, au moins cinq prévenus devaient répondre, chacun en ce qui le concerne, de plusieurs chefs d’inculpation, notamment "atteinte à la sécurité intérieure de l’État", "tentatives de sabotage, de meurtre et de pillage", "préparation d’une conspiration contre la sécurité intérieure" et "réception de fonds, de donations et d’autres moyens matériels destinés à mener et à financer une activité de propagande à même d’attenter à l’unité et la souveraineté du Royaume".

Pourquoi alors vouloir les passer pour des héros quand, sous d’autres cieux, face à des chefs d’accusation identiques, les accusés peuvent écoper de peines plus lourdes que celles prononcées hier au tribunal de Casablanca. L’exemple des indépendantistes catalans est, à cet égard, édifiant. Le leader du chef du parti espagnol ERC (gauche républicaine), Oriol Junqueras, est actuellement jugé avec 11 autres leaders indépendantistes pour les délits de rébellion et sédition et ce, suite à la déclaration d’indépendance du 27 octobre 2017. Ils risquent 25 ans de prison…contre seulement 20 ans requis pour Zefzafi & Co. C’est dire que la cour d’appel marocaine a été clémente à l’encontre des jeunes d’Al-Hoceima au vu des lourdes charges retenues contre eux!

Par Ayoub Khattabi
Le 06/04/2019 à 21h26