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Cerné par la pandémie, le CIO boucle la préparation des JO de Tokyo

Le siège du comité international olympique (CIO) à Lausanne le 21 mars 2020. © Copyright : DR
Dans un climat alourdi par la pandémie, le Comité international olympique (CIO) doit régler à partir de samedi les ultimes détails des Jeux olympiques de Tokyo et insuffler de l'enthousiasme à cette édition périlleuse, reportée d'un an et privée de public.

Réunis dans un palace de la capitale japonaise, les quinze membres de l'exécutif olympique pourront savourer un premier accomplissement: leur grand-messe sportive s'ouvrira bien le 23 juillet, pour une clôture le 8 août, malgré les craintes d'annulation qui planaient encore en juin.

Mais à quel prix? Est-il raisonnable de réunir 11.000 athlètes de plus de 200 pays, avec des dizaines de milliers de bénévoles, en pleine propagation de variants plus contagieux du Covid-19? Et quelle trace laissera ce pari sanitaire sur l'image du mouvement olympique?

Pour le CIO et les organisateurs, l'heure est venue de livrer les Jeux "sûrs" qu'ils promettent depuis des mois à une population japonaise inquiète, vaccinée à environ 20% seulement, et écartée des sites de compétition par le huis clos quasi-total décrété début juillet.

Vaccinés mais positifs

Ce week-end, et avant de réunir son assemblée générale mardi et mercredi, l'instance olympique devrait insister sur la batterie de précautions imposées à tous les participants, avec tests, distanciation et séjour écourté au Village olympique.

"Peu importe les mesures mises en place, il n'y a aucune chance que nous n'ayons aucun cas positif à l'arrivée", reconnaissait fin juin le président du comité olympique japonais, Yasuhiro Yamashita.

Plus de 85% des sportifs arriveront vaccinés, notamment grâce à l'accord trouvé en mai entre le CIO et les laboratoires Pfizer et BioNTech, puis la mise en place en juin de "vaccinodromes" olympiques au Qatar et au Rwanda.

Mais le CIO a tenu à rassurer mercredi en indiquant que sur plus de 8.000 personnes arrivées au Japon pour les JO entre le 1er et le 13 juillet seuls trois cas s'étaient révélés positifs au Covid-19.

Les organisateurs ont toutefois annoncé jeudi de nouveaux cas positifs chez un sportif venant de l'étranger, cinq autres personnes travaillant pour l'organisation et un membre du staff de l'équipe russe de rugby à sept.

Côté sportif et alors que toute reprogrammation des épreuves est impossible, le CIO a prévu qu'un concurrent infecté serait déclaré "non partant" plutôt que "disqualifié", conservant donc ses éventuels résultats des premiers tours.

Le flou demeure en revanche sur la gestion des "cas contacts", relevait récemment le New England Journal of Medicine, déplorant les multiples occasions de contamination "en lieu clos", des navettes aux cafétérias en passant par les chambres partagées du Village olympique.

Raviver la flamme

Par ailleurs, les précautions prévues par le CIO et Tokyo-2020 "ne protègent pas de façon adéquate les milliers de personnes - entraîneurs, bénévoles, officiels et employés des transports ou des hôtels - dont le travail permet le succès d'un si vaste événement", regrettait la revue médicale.

D'où l'inquiétude du pays hôte, peu touché par les premières vagues du Covid-19 avec moins de 15.000 décès officiellement recensés depuis début 2020, mais qui craint de voir ses capacités hospitalières saturées: l'hostilité aux Jeux n'y est plus majoritaire depuis quelques semaines, mais on reste loin de la ferveur suscitée en 2013 par l'attribution de ces Jeux, censés être ceux de la "reconstruction" après le tsunami de 2011 et la catastrophe nucléaire de Fukushima.

"A l'époque de la candidature, le CIO disait que l'opinion publique était importante, mais maintenant il est clair qu'elle n'a aucun impact sur ses décisions", constatait en juin Kaori Yamagochi, membre du comité olympique japonais, jugeant que l'évenement avait "déjà perdu son sens".

Si le mouvement olympique veut préserver l'esprit de fête qui en fait plus qu'une lucrative réunion de championnats du monde, il devra aussi redoubler d'inventivité dans sa couverture TV pour transmettre l'émotion absente de ses gradins. Par exemple, en diffusant pendant les compétitions des bandes sonores virtuelles et enregistrées lors des JO précédents.

"Vous ne devrez pas vous sentir seuls dans les stades. Des milliards de personnes dans le monde entier seront avec vous dans leur coeur", promettait le 9 juillet Thomas Bach, le patron du CIO, dans un message aux sportifs.

Par Le360 (avec AFP)

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