"Je suis fier de moi, j'ai accompli ce que mon potentiel me permettait d'envisager lors de ces Jeux et c'était vraiment sympa de concourir, tout simplement", a commenté le Floridien, aussi étincelant dans les bassins que flegmatique en dehors.
Ouvrant le bal sur 50 m nage libre, le sprinter de 24 ans n'a guère paru émoussé par son copieux programme de la semaine, avec l'or du 4x100 m lundi, du 100 m nage libre jeudi puis du 100 m papillon samedi.
En 21 sec 07, nouveau record olympique, il a déroulé sa partition habituelle: départ canon, sortie de coulée nettement en tête et adversaires relégués à une demi-seconde, soit un gouffre sur l'aller simple.
Derrière lui, le Français Florent Manaudou s'est contenté de l'argent (21.55) - si heureux de ce retour réussi après l'or de 2012, l'argent de 2016 et deux ans et demi de pause -, et le Brésilien Bruno Fratus (21.57) a pris le bronze.
L'ombre de Phelps
Mais la matinée ne faisait que commencer pour Dressel, frustré la veille par son seul accroc des Jeux: la cinquième place des Américains sur 4x100 m quatre nages mixte, sans qu'il ait pu les ramener vers le podium.
Alors il a sorti une merveille de papillon - 49 sec 03 lancés, contre un record du monde en 49 sec 45 la veille - pour remettre aux commandes le quatuor américain sur 4x100 quatre nages, troisième lorsqu'il a attaqué son relais
Grâce à leur star, les Américains ont préservé leur suprématie sur cette épreuve, si emblématique de la force collective d'une sélection: le seul titre qui leur a échappé remonte aux JO-1980 de Moscou, boycottés par les Etats-Unis.
Pour Dressel, cette passe de cinq - dont trois titres individuels, après s'être contenté à Rio d'une sixième place sur 100 m - assoit un peu plus sa domination sur le sprint, avec treize couronnes de champion du monde depuis 2017.
Le Floridien a su résister à la pression, lui qui porte les espoirs de la natation américaine sur ses épaules depuis la retraite du légendaire Michael Phelps, 23 fois champion olympique entre 2004 et 2016.