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Arrêtons avec le «hrig» des footballeurs, s’il vous plait!

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Alors qu’ils sont jeunes et ont des progrès à faire, les meilleurs talents de la Botola partent s’enterrer dans le cimetière du Golfe ou d’un autre championnat exotique.

Une carrière, ça se gère, c’est des choix à faire. Il faut être intelligent et bien conseillé pour prendre les bonnes décisions. Les footballeurs ne changent pas d’air comme cela, en un claquement de doigts, juste parce qu’on leur offre un meilleur contrat, avec plus d’argent.

L’argent compte, bien sûr. Mais il y a aussi d’autres critères. Le système de jeu, le profil du nouvel entraîneur et les garanties offertes en termes de temps de jeu, le niveau global du championnat, la nature des objectifs et les titres en jeu, la possibilité de progresser et de franchir un nouveau palier.

Les meilleurs footballeurs sont ceux qui font les meilleurs choix. Ils incarnent la règle du «right man in the right place». Il faut être au bon endroit, au bon moment.

Au Maroc, la fédération a longtemps interdit aux joueurs de s’expatrier avant la trentaine. Cette «loi» était stupide. Seuls les pays de l’ancien bloc soviétique faisaient de même. C’est cela qui a empêché un Ahmed Faras, par exemple, un merveilleux joueur fin et racé, ballon d’or africain par ailleurs, d’aller plus loin encore.

Si Faras avait pu partir en Europe, le Maroc aurait gagné d’autres CAN (en plus de celle de 1976) et aurait pris part au Mondial 1974 ou 1978.

Mais depuis la «libéralisation» des départs, nous avons eu droit à un autre phénomène malsain, comme si un barrage avait cédé sous la pression. Nous assistons à un départ massif, une vraie «fuite des cerveaux», des joueurs marocains à destination des championnats exotiques du Golfe. On ne compte pas le nombre de talents issus de la Botola partis s’enterrer aux Emirats, en Arabie saoudite, au Qatar. Un vrai gâchis.

C’est l’équivalent, en football, du Hrig. Ça veut dire: on baisse la tête et on fonce sans réfléchir. C’est dommage.

Les choses ont-elles changé aujourd’hui? Oui et non. Les joueurs ont des contrats et sont libres de leur destin, mais ils continuent d’être attirés par l’argent et rien que l’argent.

En Europe, il y a une règle tacite, que tout le monde applique mais qui n’est inscrite nulle part. Cette règle dit que l’on ne part au Golfe, ou en Chine, à la recherche d’un dernier gros contrat, que lorsqu’on n’a plus aucune ambition sportive. C’est un enterrement de luxe.

Ceux qui partent au Qatar, en Arabie saoudite ou même en Chine, n’ont plus aucune ambition sportive. Ils ont largement dépassé la trentaine. Ils ont déjà tout gagné, ils ont fait le tour de la question. De vrais retraités. Sportivement, ils sont déjà finis…

Les talents issus de la Botola n’ont pas la même lucidité. Ils partent dans un championnat exotique alors qu’ils ont encore des fourmis dans les jambes. C’est l’équivalent d’un suicide sportif. Prenez Ayoub El Kaabi. Révélé au RAC (GNF II), il part à Berkane, devient international… et s’envole tout de suite pour la Chine, un autre cimetière international après celui du Golfe.

Résultat: El Kaabi fait du surplace et ne progresse plus. Il n’est même plus international. En étant plus intelligent, il aurait pu faire d’autres choix de carrière. Comme transiter, par exemple, par un grand club marocain comme le Raja ou le Wydad, et progresser encore avant de s’envoler pour l’Europe.

Il y a un deuxième cas qui fait actuellement la Une des journaux sportifs. Hamid Ahaddad. À peine révélé au Difaa d’El Jadida, on l’envoie au Zamalek en Egypte où il a du mal à s’imposer. Le Raja l’a récupéré en prêt au dernier mercato estival et voilà le joueur qui renait de ses cendres. Pourquoi Ahaddad n’a-t-il pas choisi de transiter par le Raja pour continuer sa progression au sein même de la Botola, qui est l’un des meilleurs championnats d’Afrique?

Le Zamalek souhaite aujourd’hui le rapatrier, et le Raja veut le garder, puisque Jamal Sellami l’avait déjà sous ses ordres à El Jadida. Il faut espérer que ce garçon, qui pourrait un jour intéresser Vahid Halilhodzic, reste au Maroc où il a encore une grosse marge de progression.

Il faut aussi que des clubs comme le Raja et le Wydad, qui jouent régulièrement la Champion’s League, mettent les moyens pour «choper» systématiquement les meilleurs talents de la Botola. Un peu comme le font les grands d’Europe tels le Barça et le Real, Paris, la Juve, le Bayern, qui ne ratent aucun talent issu de leur championnat.

Par Footix marocain

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