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Au Raja, l’argent aurait fait le bonheur 

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Non, le football n’est pas un jeu magique, aux recettes secrètes, où l’art tactique et l’insaisissable alchimie entre joueurs sont plus importants que le cumul des valeurs marchandes.

Il y a des semaines comme ça, où rien ne va plus, où presque toutes vos certitudes fichent le camp. Et votre fidèle serviteur vient d’en vivre une de ces satanées semaines. Et quelques-unes de ses convictions fondamentales en ont pris un sacré coup. 

L’idée qu’il faut désormais considérer fausse: on ne construit pas une super équipe de football en remplissant son caddie au supermarché du mercato. Ce mythe tellement romantique, plusieurs amateurs de ballon rond y croyaient dur comme fer, bien aidés par le bilan de l’AS FAR ces dernières saisons. Le club de la capitale a, à chaque marché des transferts, fait des emplettes en gaspillant des millions de dirhams. Des chiffres qui peuvent donner, aux dirigeants d’autres clubs de Botola, des crampes au cerveau. Et au final, les gars jouent le maintien. 

Jusqu’à dimanche dernier, le Wydad de Casablanca rentrait parfaitement dans ce schéma: plein de stars, de l’argent à déglinguer les presses de notre Dar As-Sikkah, et une deuxième place de Botola presque insignifiante à la clé, la saison passée. Eh bien les amis, va falloir oublier tout ça! En ratatinant le Raja, l’ennemi éternel, les Rouges ont aussi rendu caduques certaines de mes croyances. Non, le football n’est pas un jeu magique, aux recettes secrètes, où l’art tactique et l’insaisissable alchimie entre joueurs sont plus importants que le cumul des valeurs marchandes. L’équation est autrement plus simple: plus t’as de fric, plus t’es fort, plus tu gagnes de matches. Ou encore: si tu es riche, tu es bon. Point à la ligne.

Le Raja qui traîne, depuis plusieurs années, une crise financière sans précédent en a eu la démonstration cette semaine. Le public, les adhérents et même une partie du comité directeur demandaient la tête de l’entraîneur, Jamal Sellami. Un bouc émissaire qu’on a désigné comme principal responsable de la dégringolade des Verts. Mais la vérité est ailleurs… dans la trésorerie.

Les Rajaouis ne viennent pas de découvrir le vainqueur du CHAN 2018 avec l’équipe nationale locale. Sellami est arrivé, il y a un an et demi, alors que le club était sportivement plus mal en point qu’aujourd’hui. Il a réussi à remporter le titre en Botola et s’est hissé jusqu’en demi-finale de la Ligue des Champions, une première pour le club depuis 2002. Il a également qualifié le Raja pour la finale de la Coupe Mohammed VI (Coupe arabe des clubs champions, ndlr). 

Cette saison, les champions du Maroc en titre sont deuxièmes après 10 journées, derrière le Wydad, mais ont quitté prématurément la C1 aux mains d’un club inconnu du bataillon: le FC Teungueth (Sénégal). 

Qui aurait cru, au sortir de l’exercice 2019-2020, que le Raja connaitrait un tel bazar? Pourtant, c’est l’autre club de la ville, le WAC, qui était destiné à connaître une saison difficile. Mais son président, Said Naciri, a su comment calmer les ardeurs des fans en sortant le chéquier pour recruter les meilleurs joueurs du marché. 

Un luxe que les Verts ne pouvaient se permettre en raison des énormes dettes qu’ils trainent depuis les années Boudrika. Résultat: joueurs et entraîneurs non payés, un mercato assez calme et une trésorerie dans le rouge. Il a même fallu que les adhérents cotisent pour payer le déplacement des coéquipiers de Mohsine Moutouali en Zambie, où ils ont affronté Nkana FC dans le cadre de la deuxième journée de la phase de groupes de la Coupe de la CAF. Et même en cas de sacre final dans cette compétition, le club ne récoltera pas les primes puisqu’elles serviront à payer le litige avec son ancien coach Mhamed Fakhir. 

Heureusement, il y a encore des constantes, des vérités stables sur lesquelles nous pouvons encore baser les fondements de notre raison: les Lions de l’Atlas disputent les 5e et 6e journées des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations 2021, respectivement contre la Mauritanie et le Burundi. Les hommes de Vahid Halilhodzic n’ont besoin que d’un point pour se qualifier. Une mission largement à leur portée. 

Par Adil Azeroual

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