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Benyachou fois quatre!

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Attention prodige! On s’enflamme? Oui, oui, mais il y a de quoi!

Retenez bien ce nom: Salaheddine Benyachou. A 20 ans, il vient d’inscrire 4 buts en une demi-heure (de la 8e à la 39e minute, plus exactement). S’agit-il d’un record, a-t-on déjà fait de mieux dans l’histoire du championnat national? Probablement non.

Pourquoi ce «probablement», là où il s’agit d’être sûr? Parce qu’il est difficile d’être affirmatif, justement. Le football marocain et ses championnats sont très mal archivés. Il existe des informations parcellaires, mais non exhaustives. Jusqu’aux années 1980, par exemple, les compilations de données relatives à chaque joueur (ratio de buts marqués par rapport au nombre de matchs disputés, nombre de passes décisives, de minutes de jeu accumulées, de cartons…), restaient très pauvres.

Mais quand on sait que le recordman des buteurs s’appelle toujours Mohamed Boussati, avec 25 buts (mais dans une saison à 20 équipes, et donc 38 journées, ce qui affaiblit le ratio), et que le championnat a longtemps enregistré une moyenne inférieure à deux buts par match, on mesure au moins la hauteur de l’exploit de Benyachou.

Ce qui est sûr, c’est que 4 buts dans un seul match, c’est rare. En 31 minutes, c’est exceptionnel. Et à 20 ans, c’est du jamais vu.

Et quels buts! Une frappe de l’extérieur de la surface en pleine lucarne, après un passement de jambes. Une infiltration plein axe et face à face avec le gardien, mis dans la farine. Et deux buts sur des appels ultrarapides côté droit. La panoplie complète pour un lutin de moins de 1m70, rapide, explosif et injouable en un contre un.

Ce garçon est un phénomène. Evoluant dans les équipes de jeunes de Safi, personne ne lui avait encore donné sa chance en équipe première, alors qu’il avait déjà 20 ans et avait de toute évidence un potentiel fou. Heureusement que coach Abdelhadi Sektioui, qui a repris l’équipe en cours de saison, l’a repéré et lui a offert de jouer quelques bouts de match sur le fil, avant de lui faire signer son premier contrat pro.

Et voilà que pour le premier match de la saison, il assomme à lui seul ou presque (il ne faut pas oublier les choix offensifs de son entraineur et l’apport de ses partenaires d’attaque) cette équipe d’El Jadida, qui avait pourtant du répondant. 4-3, un beau match, auquel il manquait seulement des gradins remplis de supporters.

Alors on a lu ici et là que ces débuts fracassants de Salaheddine Benyachou rappellent ceux de Abderrazak Hamdallah, lui aussi un produit de l’Olympique de Safi. Les deux joueurs n’ont pourtant pas le même profil. Hamdallah est une vraie pointe et un joueur à gros impact physique, avec une frappe de mule. Le petit Benyachou est plutôt un joueur de couloir, qui aime prendre la profondeur, rentrer dans l’axe et éliminer.

Il faut surtout espérer que Benyachou ne fasse pas les mêmes choix de carrière que Hamdallah. Ce dernier, révélé lui aussi à 20 ans, n’a rien gagné avec son club formateur et il est parti trop vite, avant de souffler sa 23ème bougie et sans transiter par un grand club marocain, pour des championnats mineurs (Norvège, Chine, Golfe).

Hamdallah est un super joueur, mais il aurait pu et du être plus grand encore en faisant d’autres choix de carrière.

Laissons donc pour l’instant Benyachou grandir, laissons-le surtout dans son nid à Safi, où il a beaucoup de bonheur à apporter à une ville et à un club qui ont vu naitre de grands champions mais n’ont jamais rien gagné depuis l’indépendance (à part un titre de goleador… pour Hamdallah).

Par Footix marocain

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