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Chronique. Botola: ce n’est pas sexy, mais c’est gratuit

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S’il n’est pas le championnat le plus renommé, le plus «sexy», le plus vendeur de la planète, la Botola reste le seul repas servi gratuitement par une chaine de télévision.

Tout Marocain, petit et grand, a une sainte horreur du mot reprise. Pour les enfants, ce terme, antonyme parfait de “vacances”, sonne la fin des veillées jusqu’à pas d’heure et des matchs de foot dans la rue. Et marque les funestes retrouvailles avec l’école, les devoirs et les punitions.

Idem pour les adultes qui, à peines habitués aux grasses matinées et aux longues séances d’inactivité physique et cérébrale, doivent reprendre un rythme de vie normal.

Mais une fois n’est pas coutume, une catégorie de nos compatriotes, et ils sont nombreux, s’enthousiasment pour la rentrée: les amateurs de football.

Il faut l’admettre. Aussi pénible soit-elle, cette rentrée a un avantage pour ces derniers. Certes, il est petit, infime, de l’échelle des nanoparticules, mais c’est un avantage quand même: elle annonce la reprise de la Botola.

Les haineux vont dire que les championnats européens, avec leurs constellations de stars, ont commencé il y a belle lurette, donc pourquoi s’enthousiasmer pour une ligue aussi nulle?

Oui, il faut l’avouer la Botola est mal en point. Aucun spectacle sur le terrain, zéro suspense (on peut d’ores et déjà parier que le titre de champion se jouera entre le Raja, le Wydad, le FUS de Rabat et la Renaissance de Berkane) et des rencontres pourries. Bref, la Botola est un feuilleton interminable diffusé sur nos chaînes les vendredis soir, les samedis après-midi, les samedis soir, les dimanches après-midi et les dimanches soir, ce qui laisse peu de temps pour faire quelque chose de constructif de ses week-ends. Mais pour suivre les prouesses des Messi, Ronaldo et autres Salah, les Marocains doivent casquer et la facture de beIN Sports est particulièrement salée, près de 2000 dirhams par an.

Et en fin de compte, ni la Liga, ni la Premier et encore moins la Bundesliga et la Serie A ne valaient le coup cette année de payer tout cet argent, surtout en période de crise. En Espagne, le spectacle avait un air de déjà-vu avec un duel à distance entre le FC Barcelone et le Real Madrid. Le cas de la ligue anglaise a été vite expédié puisque Liverpool avait rapidement plié le sort du titre.

En Italie, y a pas grand-chose à se mettre sous la dent puisqu'aucune équipe n’était capable de priver la Juventus d’un 9e sacre consécutif.


L’Allemagne, on ne voit vraiment pas l’utilité. En fait si! Elle est là pour nous rappeler qu’en Europe, il y a un championnat presque aussi ennuyeux que notre Botola.

Donc, ne boudons pas le plaisir, soyons nationalistes et profitons de la reprise de notre football, le seul repas servi gratuitement par une chaine de télévision.

Par Adil Azeroual

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