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La Botola, notre “3ourss riadi” 

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Jacques Brel chantait: “Être une heure rien qu'une heure durant. Beau beau beau et con à la fois”. Les Verts s’en foutent, ils l’ont été tout un mois, et ce n’était pas beau à voir!

La version 2020-2021 de Botola reprend ce vendredi après plus d’un mois d’arrêt. Et ceux qui s’attendent à un best of du foot, avec des gestes techniques de fou, des dribbles venus d’ailleurs et pleins, pleins de buts, spectaculaires en plus, genre deux ou trois Madjer et une poignée de “Coutsizou”, qu’ils passent leur chemin.

Notre Botola n’est ni la Liga, ni la Premier League et encore moins la Ligue des Champions UEFA. Contrairement au Barça, Dortmund et autres Leeds United, nos clubs, eux, prônent un football aussi excitant qu’un court-métrage norvégien. Leur recette: bétonner derrière, et attendre l’occase pour contre-attaquer et marquer, en position hors-jeu si possible. Que voulez-vous? Nos techniciens ne sont pas des romantiques, et ce n’est pas avec un football champagne qu’ils vont garder leur place et continuer à toucher leur salaire. 

Malheureusement, ce n’est qu’avec la reprise de notre championnat que nous allons ressentir réellement le départ de Diego Maradona. D'accord, il n’a jamais été aussi bon coach que joueur. Il n'avait rien d'un génie de la tactique et ses gesticulations sur le banc de touche avaient quelque chose de pitoyable. Mais au moins, lui, il nous rappelait que le football est d’abord un spectacle. RIP Diego!

C’est parti donc pour une nouvelle saison de notre “3ourss riadi”, comme ils aiment dire à la télé. Avant de passer en revue les équipes engagées, une petite parenthèse s’impose: où diable nos commentateurs sportifs ont-ils été chercher pareille expression? Vous imaginez feu Thierry Gilardi, sur le plateau de Téléfoot, lancer: “la Ligue 1, cette belle fête de mariage sportif, reprend ce weekend”? Fermons la parenthèse et revenons à nos ballons 

À tout seigneur tout honneur. Le Raja de Casablanca, champion en titre, connait une présaison assez étrange. Après une année plus qu’honorable, des idées de génie sont venues visiter les Rajaouis, toutes catégories confondues (dirigeants, entraîneurs, joueurs et supporters). Ils les ont fait entrer et les ont installées dans le canapé. Et elles leur ont dit quoi, les idées? Qu’elles pourraient finalement se passer de Jawad Ziyat, de Jamal Sellami, de certains cadres et ramener un Moul Chekara! Et avec son argent, il sera possible de financer d’autres Intidabate (recrutements), refaire la déco du complexe l’Oasis, se payer des stages hors du Maroc, contribuer à l’électrification rurale, lutter contre la pauvreté et éradiquer la Covid-19…

Dans un accès de lucidité, les porteurs de ces idées se sont finalement rendus compte que depuis un moment, ils ont fait n’importe quoi. Mais vraiment n’importe quoi. Un réveil tardif, puisque le président est décidé à quitter le navire. Un navire dont aucun “moul chekara” ne veut. Jacques Brel chantait: “Être une heure rien qu'une heure durant. Beau beau beau et con à la fois”. Les Verts s’en foutent, ils l’ont été tout un mois, et ce n’était pas beau à voir!

Du côté du Wydad, cette intersaison a également été mouvementée, mais pas pour les mêmes raisons. Pressé par le public, Said Naciri a fait un grand chambardement au sein de l’effectif. Pas moins de 11 joueurs ont rejoint les vice-champions, Faouzi Benzarti est revenu pour la troisième fois et plusieurs cadres, plus vraiment supérieurs, ont quitté le complexe Benjelloun. Mais ce Wydad-là a-t-il vraiment de quoi faire peur? Sur le papier, oui. Reste à le prouver sur les terrains en remportant des matchs, des titres et des primes de sacres pour payer toute cette armada et surtout les émoluments du technicien tunisien. Dans le cas contraire, le TAS les attend… et pas celui de Hay Mohammadi. 

Autre équipe favorite pour le sacre final: la Renaissance sportive de Berkane. Vainqueur de la Coupe de la CAF et troisième de l’exercice dernier, le club de l’Oriental repart au combat avec plus de force. Et en effet, les Berkanis ont gardé le même effectif et deux “joyaux”: Brahim El Berkaoui, meilleur buteur de la saison écoulée avec le RCOZ, et le latéral gauche du HUSA Abdelkrim Baadi. Pas si mal. 

Mais ces “trois fantastiques” ne seront pas seuls au monde. Le FUS, le MCO et l’AS FAR, auteurs d’une belle fin de saison 2019-2020, ont une bonne tête d’outsider. Cependant, ils n'auront plus cette étiquette d'équipe surprise. Cette fois-ci, ils seront attendus au tournant. Le MAT, qui a réussi à garder son effectif presque intact, reste un candidat crédible lui aussi. Le Difaâ d’El Jadida et son coach algérien Abdelhak Benchikha répondront-ils présents? Cette question peut également être posée au HUSA, qui ne jouera que sur la scène nationale après avoir disputé deux éditions de la Coupe de la CAF .

Deux autres équipes sont à prendre au sérieux, le Chabab Mohammedia et le Maghreb de Fès. Les deux promus se sont renforcés en recrutant quelques stars du championnat. Pour le reste, ils devront se battre pour rester en première division.

Enfin, on ne peut clore cette chronique sans avoir une pensée pour Mohamed Abarhoun. Toute la famille du sport au Maroc a été émue par le tragique décès de l’ancien joueur du MAT. Ce qui est regrettable aussi est que la solidarité entre les fans des différents clubs de Botola ne se manifeste que dans des circonstances aussi douloureuses. Si seulement cette fraternité se généralisait même lors des heureux événements. Lorsque ce jour viendra,“Al 3ourss riadi”, lui, n’en sera que plus beau.

Par Adil Azeroual

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