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CAN 2025: quand Lekjaa menace une candidature algérienne pourtant tellement fragile

Fouzi Lekjaa, président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF). © Copyright : DR
Manque d’infrastructures adéquates, fiascos organisationnels à répétition, espace aérien fermé au Maroc, insécurité… Malgré toutes ces imperfections, l’Algérie, candidate pour l’organisation de la CAN 2025, ne craint qu’une seule menace: Fouzi Lekjaa.

Alors que le Maroc n’a toujours pas présenté de candidature officielle pour l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations 2025, retirée à la Guinée par la Confédération africaine de football en raison des infrastructures et équipements «pas adaptés ou prêts» pour accueillir la compétition, il est déjà la cible d’attaques virulentes de la part de la presse algérienne. 

Pour certains médias, l’Algérie, qui s’est officiellement présentée pour accueillir le tournoi panafricain, pourrait perdre seulement à cause «du jeu de coulisses» dans lequel excelle particulièrement le président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), Fouzi Lekjaa, et du lobbying marocain dans les instances dirigeantes du football africain.

Une possible défaite dans cette course à la CAN ne serait donc en aucun cas due au manque d’infrastructures dont souffre affreusement le pays et à une incompétence chronique dans l’organisation de grands événements. Avant la sortie de terre des stades d’Oran et de Baraki (Alger), l’Algérie n’arrivait même pas à fournir un stade digne de ce nom à son équipe nationale qui jouait ses matchs officiels dans le champ de patate du stade Mustapha Tchaker. 
 
Sans parler du fiasco organisationnel des Jeux méditerranéens d’Oran, constaté par le secrétaire général du Comité international des Jeux méditerranéens (CIJM), Iakovos Filippousis. «À notre grand regret, nous devons souligner les insuffisances organisationnelles importantes et fondamentales, qui ont créé des impressions extrêmement négatives sur les membres de la Famille méditerranéenne et ont provoqué de vives réactions», avait dénoncé le dirigeant dans une lettre adressée au président du comité d’organisation des Jeux méditerranéens d’Oran 2022 (COJMO), Aziz Derouaz.

Le SG du CIJM avait également évoqué un «épisode inacceptable et sans précédent, qui offense ouvertement le CIJM et la famille sportive méditerranéenne». Autrement dit, depuis que les Jeux méditerranéens existent, le CIJM n’a jamais vu un tel chaos organisationnel. Cette phrase définit à elle seule l’incompétence des hommes qui dirigent le pays. 

Cette junte au pouvoir, connue pour être compulsive, peut elle réussir une compétition d'envergure comme la CAN? Le football est un sport universel, qui unit les peuples et permet à des cultures diverses de se découvrir. Seulement, les caporaux installés à Alger ont démontré leur incapacité à accepter quiconque va à l’encontre de leurs thèses, aussi farfelues soient-elles.

Simple exemple: tout pays qui manifeste son soutien au Plan d’autonomie marocain au Sahara risque d’être non grata en Algérie. La junte a même taillé sur mesure une loi interdisant l’invitation d’artistes et chanteurs étrangers qui n’obtiendraient pas le visa du ministère de la Culture. Ainsi, pour qu’un artiste étranger performe en Algérie, il faudrait que ses idées soient au diapason de celles de la junte. Autant dire qu’ils ne sont pas très nombreux les artistes éligibles à se produire chez le voisin de l’Est.

La junte pourrait même, comme elle a déjà fait avec le Maroc, fermer son espace aérien aux pays qualifiés «d’ennemis». La CAF peut-elle prendre le risque de voir l’accès au pays organisateur de la CAN refusé aux ressortissants des équipes nationales qualifiées?

Et que dire de la sécurité des délégations? La CAF devrait prendre en considération les scènes surréalistes survenues au stade Sig, le jeudi 8 septembre dernier, à l’occasion de la finale de la Coupe arabe U17 entre le pays hôte, l’Algérie, et le Maroc. Au terme de la rencontre, remportée par les locaux aux tirs au but, les joueurs des Verts ont agressé le gardien de l’équipe nationale. Ce n’est pas tout, les supporters algériens ont envahi en masse la pelouse pour s'en prendre physiquement aux joueurs de l’équipe marocaine au coup de sifflet final.

Si un tel chaos venait à se produire durant la grand-messe continentale, diffusée par plusieurs chaînes mondiales, la CAN, qui souffre déjà d’un désintérêt de la part des sponsors, pourrait ne pas survivre à un tel ratage. Les clubs européens, déjà réticents à l’idée de libérer leurs joueurs pendant un mois, auraient un argument de poids pour garder leurs stars. 

Malgré toutes ces imperfections, une décision autre que d’octroyer à l’Algérie le droit d’organiser la CAN 2025 serait imputable à la toute-puissance du président de la FRMF. C’est ce qui s’appelle une fuite en avant, ou comment cacher le soleil avec un tamis!

Par Adil Azeroual

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