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Le Maroc au féminin, c’est aussi le sport, et il nous donne de belles satisfactions

Khadija El Mardi. © Copyright : DR
Le sport féminin au Maroc a pris l’habitude de répondre présent dans les compétitions internationales, continentales ou mondiales.

S’il y a un rajout qui définit le Maroc en sport, c’est souvent cette phrase fréquemment utilisée par les médias sportifs: «C’est la première fois pour l’Afrique et le monde arabe». En 1970, la première qualification pour une Coupe du monde de football pour un pays arabo-africain, c’était le Maroc, la première qualification en 1/8 de finale en 1986 et en demi-finale en 2022, c’est encore le Maroc.

En athlétisme, la première fois qu’une femme africaine et arabe remporte une médaille d’or, c’est l’immense championne Nawal El Moutawakel; elle est Marocaine et c’était en 1984 à Los Angeles.

Aujourd’hui, c’est au tour de la boxe marocaine de s’illustrer, avec une nouvelle première historique arabo-africaine, la victoire en Championnat du monde de Khadija El Mardi à New Delhi. Cette dernière victoire est plus que symbolique parce qu’elle s’inscrit dans le tout début de la présence des femmes en boxe anglaise féminine.

En effet, la boxe au féminin n’a véritablement commencé à s’organiser en compétitions qu’en 2001, date du premier Championnat du monde amateur. La chance de ce sport est d’être né aux Etats-Unis, ce qui est un gage important de succès futur et de médiatisation réussie. Il a commencé à se faire connaitre grâce à l’organisation d’un combat entre Laila Ali et Jacqui Frazier Lyde, les filles des protagonistes du premier «combat du siècle» en boxe, celui qui a opposé, en 1971, Mohamed Ali à Joe Frazier.

Clint Eastwood a contribué à la promotion de la boxe féminine en réalisant et en jouant un film multi-oscarisé: «One million dollar baby». La chance du Maroc, c’est de s’être inscrit dans cette dynamique.

En fait, ce qui caractérise les sociétés les plus développées, c’est l’émergence des femmes comme moteur du développement, au même titre que les hommes. Dans ces pays, la domination de l’homme sur la femme, une réalité il y a encore quelques dizaines d’années, commence à battre de l’aile dans la plupart des activités, qu’elles soient économiques, politiques, sociales ou sportives.

Le Maroc, qui aspire, non sans mal, à adhérer au club privé et fermé des pays développés, n’est pas en reste.

La dernière consécration de la Marocaine Khadija El Mardi, qui vient d’être sacrée championne du monde de boxe de la catégorie des plus de 81 kg, en est une démonstration spectaculaire. Cette performance n’est pas surprenante, le sport féminin au Maroc a pris l’habitude de répondre présent dans les compétitions internationales, continentales ou mondiales.

Il convient de rappeler à cet égard que la première médaille d’or olympique et le premier titre mondial obtenu par le Maroc indépendant est l’œuvre d’une femme. En effet, Nawal El Moutawakel a remporté la médaille d’or, avant Said Aouita, au cours des Jeux olympiques de Los Angeles en 1984. Une ou deux journées avant, mais elle restera à jamais la première. C’est tout un symbole pour la femme marocaine.

D’autres grandes sportives ont fait honneur au drapeau national: Nezha Bidouane, Hasna Benhassi, la regrettée Fatima Aouam et tant d’autres. Pourtant, la victoire de Khadija El Mardi marque une nouvelle étape pour le sport marocain dans sa dimension féminine. Elle est l’œuvre d’une mère de trois enfants, dont le nom est apparu médiatiquement pour la première fois en 2016. C’est une battante, on peut lui faire confiance pour défendre ses enfants, un peu comme les mères des Lions de l’Atlas; elle en a toutes les qualités. Ce qui la caractérise, c’est son ambition, sa résilience et sa confiance en soi. Elle a été battue en 2022 en finale, ça ne l’a pas empêchée de revenir plus forte pour dominer celle qui l’avait battue l’année précédente.

Sa victoire a éclipsé les performances des autres Marocaines de la délégation: Yasmine Moutaqui de la catégorie des moins de 48 kg, médaille de bronze, Rabab Cheddar (-50 kg), éliminée en quart, et Widad Bertal, éliminée au deuxième tour. 

Ce n’est pas tout, les sportives marocaines ont également brillé, cette année, collectivement. Les FAR, championnes du Maroc, ont remporté la Ligue des champions africaines et l’équipe nationale est finaliste de la dernière CAN qualificative aux phases finales de la 9e édition de la Coupe du monde, prévue en juillet et août prochains en Australie et en Nouvelle Zélande. C’est une première pour un pays arabe.

La vedette de cette équipe, Ghizlane Chebbak, est la fille de feu Larbi Chebbak ancien international marocain. A côté des mères, il fallait bien que les pères aussi trouvent une petite place, celle de l’égalité des droits à laquelle on aspire dans ce pays avec force et conviction.

Par Larbi Bargach

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