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Coronavirus: l'avenir flou des chantiers du Camp Nou et du Bernabeu

Un ouvrier sur le chantier de rénovation du stade Santiago-Bernabeu de Madrid le 14 avril 2020 © Copyright : DR
Rénovations incertaines au Camp Nou comme au Santiago-Bernabeu: le FC Barcelone et le Real Madrid, qui ont engagé des travaux somptuaires pour remodeler leurs stades, se retrouvent dans le flou face à la pandémie, malgré le retour des ouvriers sur les chantiers cette semaine en Espagne.

Alors que toute la planète football attend le feu vert des autorités sanitaires pour achever la saison 2019-2020 durant l'été, le Real et le Barça sont en plein dilemme: une reprise des matches signifierait un gros coup de frein dans l'avancement des travaux menés par les deux clubs ayant le plus de revenus au monde, qui espéraient profiter de la trêve estivale pour mettre les bouchées doubles.

Autour du Santiago-Bernabeu, antre du Real Madrid depuis 1947, les grues ont repris leur ballet mardi, après une suspension de deux semaines due à la pandémie de nouveau coronavirus.

Le projet de rénovation du Bernabeu, lancé à l'été 2019 et qui doit le doter d'une enveloppe d'acier, d'un écran LED à 360 degrés et d'un toit rétractable, doit en principe se terminer en octobre 2022 sans empiéter sur le calendrier sportif.

Grain de sable 
Mais la crise sanitaire risque d'être le grain de sable dans les rouages huilés du plan du Real Madrid, qui s'est lourdement endetté pour mener à bien ce projet (emprunt de 796,5 M EUR, intérêts compris, sur 30 ans, jusqu'en 2049).

Une équation complexe, avec une immense inconnue: la date et les modalités de reprise du football en Espagne.

"Il sera très difficile pour les clubs ayant prévu de faire des travaux dans leurs stades cet été de rompre leurs contrats pour construire un toit couvrant, par exemple, qui vaut des millions", a déclaré Javier Tebas, le président de LaLiga espagnole, lors d'une conférence téléphonique avec la presse internationale. "Le Real Madrid va jouer cet été si toutes les autres équipes jouent. Sinon, ils ne pourront pas jouer."

"Le problème des travaux, c'est qu'une fois qu'ils ont commencé, c'est difficile de tout stopper. L'autre option, c'est de les ralentir, de les faire en trois ans au lieu de deux... Mais entre les engagements financiers et les supporters qui poussent, suspendre les travaux est une décision très difficile à assumer", explique à l'AFP Fernando Lera, membre du comité directeur de la Société espagnole des économistes du sport.

Même casse-tête pour Levante, qui a repris le chantier de son stade ce mardi. Le club basé à Valence n'a pas encore décidé s'il allait procéder à la pose du toit couvrant ses tribunes cet été (estimé à 16 M EUR), étant donné qu'il faut environ trois mois pour effectuer la pose.

"On suit le plan prévu, mais il faudra voir ce qui va se passer: si la compétition reprend, de quelle manière, si les travaux peuvent continuer en parallèle des matches, ou s'il faut tout arrêter...", a confié à l'AFP une source au sein du club.

"Espai Barça", un projet menacé? 
Du côté de Barcelone, la situation semble être encore plus complexe. Le projet "Espai Barça" ("Espace Barça"), dossier phare du mandat du président Josep Maria Bartomeu censé transformer le Camp Nou et ses alentours (avec un déplacement du stade de basket et du terrain annexe, l'agrandissement des bureaux du club...), qui devait débuter en 2017 pour s'achever en 2021, a à peine commencé.

Pire: Bartomeu a été ébranlé par plusieurs affaires depuis le début 2020, notamment la démission de six membres de son équipe dirigeante vendredi.

Le coût total (initialement 600 M EUR) devait être financé en trois blocs: 200 millions d'emprunt, 200 d'apport du club, et 200 avec un partenaire-titre accolant son nom à celui du stade ("naming").

Problème: cela fait plusieurs mois que le Barça peine à trouver ce sponsor-clé. Et les partenaires potentiels risquent d'être frileux face aux remous qui agitent la direction du club, alors que les appels se multiplient en vue d'une élection anticipée à la présidence, en principe programmée en 2021.

Selon le quotidien Marca, le manque à gagner de l'absence de sponsor "naming" s'élève finalement à 300 M EUR. Le Barça a donc changé de stratégie, espérant qu'un partenaire sera plus facile à trouver une fois les travaux terminés.

La direction du club a accepté que le nouveau plan de financement, qui s'élève finalement à 800 millions et qui comporte un emprunt plus conséquent, soit soumis au vote des supporters-actionnaires du club. De quoi menacer un peu plus ce projet...

Par Le360 (avec AFP)

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