Real Vs Barça: qui remportera le Clasi-KO?

Même théâtre, mêmes acteurs, même trac, rien n’a changé depuis le triomphe catalan mercredi en demi-finale retour de Coupe (3-0) au Santiago-Bernabeu. Ou plutôt, tout a changé: le Barça peut continuer de rêver à un éventuel triplé Liga-Coupe-Ligue des champions, alors que le Real, éliminé en Coupe et distancé à neuf longueurs en championnat, a vu son horizon s’assombrir avant de recevoir l’Ajax Amsterdam, mardi, en 8es retour de C1 (aller: 2-1). “En football, il faut se relever rapidement”, a théorisé l’entraîneur madrilène Santiago Solari avant cette 26e journée de Liga. D’abord nommé comme intérimaire en octobre puis prolongé jusqu’en 2021, le technicien argentin joue très gros sur ce second clasico. Une nouvelle défaite à domicile face à l’éternel rival plomberait un peu plus une saison brinquebalante pour les triples champions d’Europe en titre.

«C’est déjà du passé»

“C’est toujours compliqué de perdre et encore plus dans un clasico», a reconnu le milieu défensif Casemiro. «Mais c’est déjà du passé. Maintenant, il faut penser à la Liga et à la Ligue des champions. On va tout donner pour gagner ces deux titres”. Tout reste possible pour la C1, épreuve fétiche des Madrilènes avec 13 trophées dans la vitrine. Mais pour la Liga, ça s’annonce compliqué: le Barça (1er, 57 pts) a une belle avance sur le Real (3e, 48 pts), qui doit aussi compter avec l’Atlético (2e, 50 pts).

Un match nul aujourd’hui sourirait d’ailleurs aux Barcelonais en préservant l’écart. Assurément, un succès merengue pourrait tout relancer. Evidemment, la performance livrée mercredi par le Real, dominateur mais maladroit, incite le Bernabeu à l’optimisme, surtout que l’ailier brésilien Vinicius (18 ans) a donné le tournis à la défense adverse. Mais Barcelone est prévenu et méfiant. “Ce sera encore un match compliqué”, a souligné le défenseur Gerard Piqué. “On pourrait croire qu’ils sont loin au classement, mais pas tant que ça, parce que s’ils gagnent, ils reviennent à six longueurs. Nous reviendront ici (au Bernabeu) avec de l’énergie à revendre”.

Rivalité équilibrée

Côté blaugrana, le moral est remonté en flèche après un mois de février en demi-teinte :le Barça disputera fin mai sa sixième finale de Coupe du roi d’affilée, pour y briguer un cinquième titre consécutif, du jamais vu. “Après cette double confrontation au sommet, celui qui se qualifie en ressortira renforcé”, a résumé l’entraîneur Ernesto Valverde. Pour s’imposer mercredi, Barcelone n’a même pas eu besoin de son capitaine Lionel Messi, très discret et suppléé par Ousmane Dembélé dans le rôle du passeur et Luis Suarez dans le costume du finisseur. Mais Messi reste le meilleur buteur de l’histoire du clasico (26 buts) et il espère sans doute faire basculer le bilan total des confrontations entre les deux grands d’Espagne.

La rivalité de clubs la plus suivie sur la planète (environ 600 millions de téléspectateurs attendus) est pour l’instant parfaitement équilibrée : après 241 clasicos en compétitions officielles, Real et Barça affichent 95 victoires chacun, pour 51 matchs nuls. Alors, les mêmes ingrédients vont-ils donner la même recette aujourd’hui? Rien n’est moins sûr. “Très souvent, quand il y a deux matchs la même semaine entre deux équipes, le résultat n’est pas le même”, a déclaré à l’AFP le défenseur barcelonais Clément Lenglet. C’est la glorieuse incertitude des clasicos, ces matchs au cordeau, où la dynamique du moment ne compte pas. Et cela fait 117 ans que ça dure…