Botola Pro: que touchent les arbitres marocains?

20 millions de dirhams, soit 2 milliards de centimes pour faire un chiffre plus gonflé. C’est en tout et pour tout ce que la Fédération royale marocaine de football (FRMF) a dépensé en deux saisons (de 2015 à 2017) pour payer les émoluments et primes des arbitres officiant aussi bien en Botola D1 qu’en Botola D2.

En réalité, les arbitres gagnent très peu, quand on scrute de près le dispatching des dépenses les concernant. En effet, selon une répartition présentée par le quotidien Assabah du mercredi 26 juillet, cette enveloppe des primes et émoluments des arbitres culmine à 15,7 millions de dirhams sur les deux dernières saisons. Le reste étant consacré à la préparation, l’équipement et autres.

Ainsi, on apprend qu’un arbitre central, le vrai boss sur le terrain comme on dit, touche à peine 3000 DH pour un match de Botola D1, alors que ses deux assistants tiennent le drapeau pour 2000 DH, juste devant le 4e arbitre qui s’en sort avec 1000 DH. En Botola D2, seul ce 4e arbitre conserve sa rémunération, alors que celles de ses collègues rétrogradent à 2000 DH pour l’arbitre central et… 300 DH pour les arbitres de touche. Le superviseur des arbitres, lui, perçoit 3000 DH en D1 et 2000 DH en D2.

Mais, maigre consolation, au cas où la distance parcourue dépasse les 300 km, une prime supplémentaire de transport, de résidence ou au «kilomètre», qui peut faire monter le coût arbitral du match de première division de 11.000 à 17.000 DH, est versée aux cinq membres du corps arbitral, soit en moyenne 1200 DH chacun.

Si on redescend vers la division Amateurs 1, un arbitre central gagne 1000 DH par match et ses assistants 600 DH chacun, alors qu’en Amateurs 2, ces chiffres passent à 800 DH pour le referee central et 500 DH pour ceux en touche.

A titre de comparaison, les arbitres centraux de la Ligue 1 française gagnent 128.000 euros par an, alors que leurs assistants perçoivent 79.000 euros annuels.

Mais heureusement que les arbitres marocains n’ont pas ce métier comme fonction principale, car ils sont souvent avocats, banquiers, fonctionnaires, douaniers et même… policiers qui savent déjà bien manier le sifflet.