Fath de Rabat: une locomotive du football national

Malgré une saison très difficile, le bateau du FUS n’a pas tangué. Pourtant le club de la capitale a le plus souffert des infections au Covid, obligeant l’entraîneur à ne pas aligner les cadres lors des matchs décisifs de la saison, rapporte le quotidien Assabah du 5 août.

En effet, pas moins de 13 joueurs ont été infectés au début de la saison, ce qui les obligea à suivre le protocole de confinement de 10 jours, avant d’être en mesure de reprendre les entraînements. Or, dès le retour avec le groupe, d’autres joueurs ainsi que les membres du staff technique ont été déclarés positifs au virus.

Pour faire face à cette situation, l’entraîneur n’avait d’autres choix que d’aligner de jeunes joueurs, surtout vers la fin de la saison. En conséquence, le FUS a perdu beaucoup de points lors du sprint final au point d’être sous la menace de la relégation, analyse le quotidien Assabah.

Pour corriger le tir, la direction du club se sépare de l’entraîneur Mustapha El Khalfi, et donne un coup de fraîcheur au staff technique pour revenir dans le haut du tableau. Malheureusement, le virus du Corona a fait sa réapparition, ralentissant ainsi les ambitions du nouvel entraîneur, le Sénégalais Demba Mbaye.

Ce dernier dispose d’un bilan satisfaisant, puisqu’il a rajeuni l’effectif et réussi à arracher 24 points sur 15 rencontres. Mais la belle moisson de Mbaye consiste à faire éclore de jeunes talents qui sont de purs produits de l’école de formation du FUS.

La formation avant tout !

C’est le cas de Mehdi Mouhoub, Achraf Ramzi, Ayoub Mouloua, Mouad Bahsin, Oussama El Kareh et Youssef Limouri. Cette génération a laissé une bonne impression lors des derniers matchs de la Botola, au point d’être convoitée par plusieurs clubs européens. En clair, le FUS est non seulement un club important de la Botola, mais surtout un club formateur qui a reussi à placer plusieurs joueurs qui se sont imposés à l’étranger, à l’instar de Nayef Agerd.

Cette politique devenue l’ADN du club a permis aux U17 du FUS de remporter la Botola, tandis que les U19 sont vice-champions et les U15 finalistes de la Coupe. Mieux, l’équipe espoirs s’est hissée à la division des amateurs sous la houlette de l'entraîneur Youssef Chafiq.

Cette moisson a permis de renforcer les sélections nationales, dont les U20 qui comptent 6 joueurs issus de l’école de formation du FUS, sans oublier plusieurs joueurs qui évoluent dans la sélection des locaux dirigée par Houcine Amouta.

Le marketing, la force de frappe

Le FUS est un cas d’école en termes de montages juridiques et financiers quand il s’agit de vendre ses jeunes joueurs. Le transfert de Nayef Aguerd à Dijon en est la démonstration, puisque le club de la capitale a récolté 12 MDH de ce transfert, en plus de de 10% de la valeur de son second transfert vers Rennes. 

Selon Assabah, le FUS forme de jeunes joueurs, les place dans des clubs européens où ils brillent pour ensuite rejoindre la sélection nationale, au lieu de d’évoluer dans les championnats du Golfe où se meurent plusieurs talents marocains au nom d’une logique financière pratiquée par plusieurs clubs de la Botola.

Enfin, pour réussir cette prouesse, le club s’est doté d’infrastructures qui répondent aux normes internationales dont une académie dotée de plusieurs stades d’entraînement et les salles nécessaires pour faire le suivi sanitaire, physique et nutritionnel des quelques centaines de jeunes joueurs y évoluent.

Ces catégories de jeunes sont encadrées par les anciennes gloires du club, comme Nabil Baha, Youssef Chafiq, Mourad Zitouni, Alae Meskini... sans oublier une armée de techniciens chargés de la détection de jeunes talents à travers un quadrillage intelligent du territoire national.