Football: la bombe de froid, censée soulager les douleurs, est un outil qui ne sert à rien

Un tacle méchant, une victime au sol entourée du staff médical qui active la bombe de froid pour calmer la douleur du joueur. Ce dernier se lève, comme par miracle, du bon pied. Cette scène habituelle dans les stades de football a forgé le mythe de cet outil qui n’a aucun pouvoir de guérison, peut-on lire dans une analyse publiée sur SoFoot du 9 novembre.

Selon Erwan Lucas, kinésithérapeute, la bombe de froid agit grâce à un effet placebo qui trompe le cerveau. Explications : «Il s’agit seulement d’un composé de gaz qui va stimuler les récepteurs de la peau et emprunter des canaux de la sensibilité plus importants que ceux de la douleur. Résultats: le cerveau interprète différemment le message, et la douleur est atténuée». Étant un bon anti-inflammatoire, l’effet du froid combiné à l’adrénaline et la concentration, résultat du retour au jeu, font disparaître momentanément la douleur, mais n’impactent en rien l’état d’une blessure, détaille le spécialiste.

Pour justifier son utilité, les praticiens du sport et les médecins évoquent le temps d’action et le côté plus stylé que le recours à la glace. Passé l’incident sur le terrain, les médecins font subir aux joueurs une batterie d’examens surtout quand le blessé s’appelle Neymar ou Messi.

Malgré les limites de ce spray, il fait partie de la panoplie des objets prisés par les sportifs en raison du mythe qui l’entoure et son côté bon marché. Sans oublier le «médecin du dimanche» qui n’hésitera pas à brandir la bombe de froid lors d’un match de D3, pour calmer la douleur d’un joueur dont le tibia est fracassé, en attendant le plâtre.