Si le départ de Messi de Barcelone est une chose, son arrivée à Paris en est une autre. L’argent n’explique pas tout et un grand champion comme Messi a besoin de gagner des titres, et surtout une Champion’s league qui lui échappe depuis 2015. Six ans, c’est long, très long.
Comme on l’a vu, plusieurs clubs ont dégainé leurs chéquiers pour attirer la star argentine. Et si Paris a gagné le gros lot, ça veut dire que cette ville et ce club comptent dans le foot d’aujourd’hui. On l’oublie souvent ici, quand on lit les interviews ronronnantes de joueurs marocains en partance pour un championnat étranger. Ils disent tout et rien. Ils oublient l’essentiel et Messi vient de nous le rappeler.
Un bon transfert n’est pas seulement une histoire de gros sous. Il y a un choix sportif (garnir son palmarès) et surtout un choix de vie à faire. Eh oui, la vie, le quotidien, tous ces petits détails comptent. Derrière un grand joueur, il y a souvent une famille heureuse.
C’est tout cela que Lionel Messi a choisi en rejoignant la capitale française: un club, le PSG, que le Qatar gère d’une main de maître, et une ville, que l’on ne présente plus et qui fait toujours l’objet d’un culte fascinant. Pour quel résultat, sur le terrain? On verra plus tard, en fin de saison, au moment de faire les bilans.
Pour l’instant, la planète foot se pose deux questions qui sont liées à ce transfert extraordinaire: jusqu’où descendra le grand Barça? Et jusqu’où montera le PSG à la gloire naissante?
On a vu les premiers pas du Barça, hier, face à la Real Sociedad à l’occasion de la 1ère journée de la Liga. La victoire (4-2) n’a pas pu cacher un sentiment de malaise et de tristesse. Imaginez que près de la moitié des tickets d’entrée pour le match n’ont pas trouvé preneurs. Le Camp Nou sonnait le creux, et pas seulement à cause du coronavirus. Incroyable, inimaginable, alors que le public «fêtait» son retour aux stades après un an de huis clos…
Les «Barçaouis» sont désemparés. Barcelone n’est plus la même. On parle du club mais aussi de la ville. Car le foot est une religion là-bas. Et Messi est un patrimoine barcelonais, aussi célèbre et indispensable qu’un Antonio Gaudi et ses formes architecturales qui ont révolutionné le monde.
C’est donc un bout de Barcelone qui s’en est allé à Paris, il y a quelques jours. On parle quand même de l’un des plus grands joueurs (le plus grand?) de l’histoire, et d’un pur produit du Barça. Plus que Cruyff, l’autre légende du club et de la ville.
Messi est tellement aimé que des millions de personnes à travers le monde en sont venues à aimer Barcelone. Les voilà orphelines. Les voilà surtout placées devant un dilemme insoluble: continueront-elles à aimer le Barça comme si de rien n’était? Se mettront-elles, subitement, à aimer Paris, par fidélité au génie de Messi?
Pour les puristes et les passionnés du foot, y compris au Maroc, c’est le genre de questions existentielles qui peuvent vous empêcher de trouver le sommeil.
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