La ligue anglaise de football a de la suite dans les idées. Pour éviter les reports causés par le Covid-19, et alors que la saison vient de s’ouvrir, ils ont envisagé une décision radicale: aucun report ne sera toléré même quand des nouveaux cas de Covid-19 seront déclarés!
L’idée est d’obliger les clubs incriminés à présenter 14 joueurs valides sur la feuille de match. Si le quota n’est pas atteint, les clubs peuvent piocher dans leurs équipes réserves ou dans les jeunes de moins de 21 ans, même s’ils n’ont pas signé leur premier contrat professionnel (ils le signeront automatiquement s’ils rentrent en jeu).
Et si, malgré tout, le quota n’est pas atteint parce que le club est décimé par le virus ? Réponse: celui qui ne peut pas cocher 14 joueurs valides sur la feuille de match perd par forfait!
Cette idée est folle, mais elle ressemble bien aux Anglais. Ils sont dans leur île, ils ne font jamais rien comme les autres et ne suivent personne. Au contraire, ils inventent des règles et vont chercher des solutions qu’ils sont les seuls à voir.
Tout le monde n’est bien sûr pas obligé de les imiter. Mais ils ont quand même inventé le football, le rugby. Ils ont aussi inventé… la conduite à gauche, mais ça, c’est une autre histoire!
La «folie» anglaise, si elle en vient à être définitivement adoptée, présente un inconvénient: le risque est grand d’assister à des sommets Liverpool–City ou Chelsea–United avec des jeunes et des sans grade à la place de la belle brochette de grands joueurs qui appartiennent à ces clubs. Le public, les sponsors et les chaines de télévision vont faire la moue. Ce n’est pas bon pour le spectacle, et donc pour le business aussi.
Mais l’avantage, c’est que la compétition sera sauve, les délais seront tenus. Et les clubs seront responsabilisés, au même titre que n’importe quelle autre entreprise. Surtout, philosophiquement, le football aura fait la preuve qu’il est possible de cohabiter avec la maladie. Face au reflux de la pandémie, la vie continue et le football aussi.
De toutes les façons, et sans aller jusqu’à la solution radicale envisagée par les Anglais, il faut bien trouver le moyen de pousser la charrette sans faire tomber la marchandise. Faire des concessions pour préserver l’essentiel. Et puis tous les clubs disposent de 20 à 30 joueurs sous contrat, sans compter les jeunes et les aspirants. Alors autant en profiter pour faire tourner et donner sa chance au maximum de monde.
On a vu par exemple que les Français aussi s’inspirent plus ou moins de la «folie» anglaisa. Le plus gros club de Ligue 1, c'est-à-dire Paris, joue actuellement sans ses stars clouées au lit ou diminuées par le Covid-19. Plutôt que d’accumuler les retards pour se retrouver avec un calendrier ingérable, les décideurs ont obligé la meilleure équipe du championnat à jouer, même si elle n’est pas prête à 100 %. Elle a râlé, elle a perdu. Mais l’essentiel est là: Paris a joué et le calendrier n’a pas été perturbé.
Il y a bien sûr quelque chose à creuser de ce côté, parce que la morale veut que le football doit s’adapter à la nouvelle situation sanitaire. Plutôt que d’accumuler les matchs reportés, il vaut mieux jouer même en étant privé de certaines de ses meilleures gâchettes. La survie des championnats est à ce prix.
A bon entendeur.
1 commentaires /