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Jugés pour escroquerie, Platini et Blatter fixés sur leur sort vendredi

Michel Platini et Sepp Blatter. © Copyright : DR
Jugés en Suisse pour escroquerie, Michel Platini et l'ex-président de la Fifa Sepp Blatter connaîtront leur sort vendredi matin dans l'affaire qui a brisé en 2015 les ambitions du triple Ballon d'or, alors idéalement placé pour prendre la tête du football mondial.

Mais vendredi à 10h00 locales, le Français de 67 ans et le Suisse de 86 ans n'espèreront qu'une issue: être acquittés, eux qui clament leur innocence depuis l'éclatement de l'affaire, et y voient une manipulation politico-judiciaire destinée à les écarter du pouvoir.

Pendant l'enquête puis les deux semaines d'audience, la défense s'est évertuée à ramener dans les débats un possible rôle en coulisses de Gianni Infantino, ancien bras droit de Michel Platini à l'UEFA, puis élu inattendu début 2016 à la présidence de la Fifa.

Mais si M. Infantino est visé depuis 2020 par une procédure distincte pour trois rencontres secrètes en 2016 et 2017 avec l'ancien chef du parquet suisse, jamais les magistrats n'ont joint les deux dossiers, rendant judiciairement hors sujet tout soupçon de complot.

«Tromperie» ou désinvolture ?

Seule comptera donc, dans le jugement rendu vendredi, la «tromperie» reprochée aux deux accusés, soit le paiement par la Fifa de 2 millions de francs suisses (1,8 million d'euros) à l'ex-N.10 des Bleus en 2011, avec l'appui de Sepp Blatter.

Défense et accusation s'accordent sur un point: le Français a bien conseillé le Suisse entre 1998 et 2002, lors du premier mandat de ce dernier à la tête de la Fifa, et les deux hommes ont signé en 1999 un contrat convenant d'une rémunération annuelle de 300.000 francs suisses, intégralement payée par la Fifa.

Mais en janvier 2011, l'ancien milieu de terrain - devenu dans l'intervalle président de l'UEFA (2007-2015) – «a fait valoir une créance de 2 millions de francs suisses», qualifiée de «fausse facture» par l'accusation.

Les deux hommes martèlent de leur côté qu'ils avaient dès l'origine décidé d'un salaire annuel d'un million de francs suisses, par un «accord de gentlemen» oral et sans témoins, sans que les finances de la Fifa n'en permettent le versement immédiat à M. Platini.

Le Français «valait son million», a assuré Sepp Blatter aux magistrats, avant que Michel Platini ne décrive à son tour une négociation si peu formalisée qu'il n'avait pas précisé la devise: «Moi pour rigoler, j'ai dit +des pesetas, des lires, des roubles, des marks, c'est toi qui décides+», a raconté la légende des Bleus.

L'ombre de la corruption

Mais dans ses réquisitions, le procureur Thomas Hildbrand a souligné la contradiction avec le contrat de 1999, le contraste avec les pratiques habituelles de l'instance et plus généralement celles du monde du travail, et surtout exhumé des rapports d'audit de la Fifa.

Même si l'organisation de Zurich avait payé un million de francs suisses à Platini dès 1999, elle aurait encore eu «plus de 21 millions de francs de trésorerie», des réserves montées à 327 millions en 2002, a rappelé le magistrat, balayant la thèse d'une Fifa à sec.

Outre la crédibilité des différentes versions, sur laquelle devrait se jouer le procès, un mystère demeure: celui de l'éventuel mobile de Sepp Blatter pour une escroquerie qui ne lui a pas rapporté un centime, a souligné sa défense.

Prudemment, Thomas Hildbrand a rappelé le soutien apporté par Michel Platini et le comité exécutif de l'UEFA à la réélection de Blatter à un quatrième mandat, fin mai 2011.

«La question de savoir si ce paiement est en relation avec l'élection doit rester ouverte, en l'absence de preuve convaincante», a reconnu le procureur, laissant néanmoins planer dans le prétoire l'ombre de la corruption.

Par Le360 (avec AFP)

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