Les chiffres sont éloquents. Les prix des joueurs achetés par les équipes des cinq grands championnats européens ont grimpé de 181% depuis 2011 avec une inflation qui a accéléré de 25,8% au cours des cinq dernières années. Ces chiffres résultent de l’analyse du Centre international d’étude du sport (CIES), qui a englobé des données communiquées par l'UEFA en janvier dernier.
Selon le portail Sofoot du 12 septembre, la balance des transferts, qui détermine le différentiel entre les achats et les ventes de joueurs effectués par les clubs des championnats du Big 5, de 2010 à 2019, a généré un déficit abyssal qui s’est chiffré à 6 milliards d’euros en Premier League, 1,2 milliard en Italie, 800 millions en Espagne, 758 millions en Allemagne.
Dans ce contexte morose, les clubs français semblent tirer leur épingle du jeu, puisqu’ils ont été bénéficiaires de 359 millions durant cette décennie. Cette prudence budgétaire est due non seulement aux choix stratégiques des clubs de l’hexagone, mais également aux mécanismes de régulation plus stricts.
«Si les clubs français dégagent effectivement globalement moins de surface financière que les équipes des autres championnats du Big 5, ils doivent aussi composer avec la DNCG, qui est très stricte quant au contrôle de la dette des clubs. Elle ne leur permet pas facilement de s'endetter lourdement», confirme Loïc Ravenel, collaborateur scientifique au CIES depuis 2011.
Pour continuer à être compétitifs, les clubs français se trouvent dans l’obligation de vendre des joueurs et maîtriser la masse salariale. Cependant, le revers de la médaille est que la Ligue 1 a basculé progressivement dans le modèle des championnats portugais et néerlandais, qui disposent de clubs formateurs et post formateurs, destinés à seulement exporter les talents, sans vraiment en profiter.