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La fin du foot business? Ne crions pas victoire…

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Même s’il a été avorté, le projet de Super League risque de donner des idées, en Europe déjà, mais aussi dans le reste du monde. Une brèche a été ouverte et l’appât du gain, qui est universel, finira bien par s’y engouffrer.

Une semaine plus tard, que reste-t-il de l’énorme buzz créé par cette histoire de Super League européenne? Rien, sinon la quasi-certitude que l’argent peut travestir le football à n’importe quel moment.

Si le projet de cette ligue fermée n’a pas abouti, ce n’est pas à cause de la pression des instances (UEFA-FIFA), ni même celle du public ou des fédérations nationales. Il n’a pas abouti parce qu’il lui manquait deux clubs incontournables, qui comptent parmi les plus riches et représentent des lobbies à la puissance conséquente: le Bayern et Paris. Sans oublier, à un degré moindre, Dortmund.

Aucun sponsor, aucune banque, ne peuvent financer une compétition qui se joue sans Neymar, Mbappé, Halland ou Lewandowski, quatre potentiels Ballons d’Or. A partir du moment où Paris et Munich surtout ont dit non, c’était fini pour la Super Ligue. La balance continuait, alors, de pencher du côté de l’UEFA et de sa Champions League.

Mais, si ces clubs avaient dit oui, les banques auraient suivi et on aurait assisté à un matraquage médiatique extraordinaire autour de cette nouvelle «reine» des compétitions, pour nous convaincre qu’elle va détrôner la désormais trop classique Champions League.

La leçon à retenir de cet incroyable coup d’épée dans l’eau, c’est que le pouvoir n’appartient pas aux instances, aussi puissantes et légitimes soient-elles, mais à l’argent. Le problème, aujourd’hui, c’est que l’économie du football mondial est en train de muter depuis la crise post-Covid. Sans public aux stades, le manque à gagner est terrible: recettes aux guichets, abonnements, ventes de maillots, restauration sur place et merchandising direct…

C’est tout cela qui a d’ailleurs poussé le vénérable président du Real Madrid, Florentino Pérez, un argentier de première main, à imaginer cette fameuse Super League. Au mépris de la règle la plus élémentaire du sport: le mérite et l’égalité des chances. Sans oublier la redistribution équitable des richesses. Pérez a balayé tout cela sans problème, ce qui compte c’est que le Real, son Real, survive à la crise et brasse encore plus d’argent.

Imaginons qu’au Maroc, le Wydad et le Raja montent une ligue fermée pour créer un championnat parallèle, maghrébin ou même africain, avec les Egyptiens d’Al Ahly et du Zamalek, les Tunisiens de l’Espérance et de Sousse, les Sud-africains de Sundowns et Kaizer Chiefs, le TP Mazembe, et trois ou quatre clubs entre la Côte d’Ivoire, la Guinée, l’Angola, le Cameroun ou le Ghana.

S’il y a des banques et des sponsors pour les suivre, et s’ils arrivent ainsi à doubler ou tripler leurs revenus, après avoir contourné les règlements en vigueur, comment les en empêcher? On peut même imaginer, dans ce cas, les axes de la communication destinée à séduire leurs fans: «Avec les revenus générés par cette nouvelle compétition, nous aurons les moyens d’attirer des stars internationales, construire nos propres stades et les transformer en lieux de vie (restaurants, boutiques, loges, etc.), développer nos centres de formations…».

Alors demain, un jour, en Europe comme en Afrique et dans le reste du monde, qui sait?

Par Footix marocain

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