Voilà, c’est fait. Le Maroc a une nouvelle fois quitté la CAN dès les premiers tours. Une déception de plus. Un échec de plus. Hervé Renard, et ses deux titres de champion d’Afrique, devait refaire de cette équipe une machine à gagner, et la guider vers un second trophée continental après celui décroché en 1976 en Éthiopie. Mais après 3 ans à la tête des Lions, le Français n’a rajouté aucune ligne à son palmarès. Et cette qualification au Mondial 2018 masque à peine la faillite du onze marocain. Mais assume-t-il l’entière responsabilité de ce nouveau fiasco? En grande partie, oui!
A-t-il fait les bons choix?
En annonçant sa liste des sélectionnés pour cette édition égyptienne du tournoi panafricain, Renard était sûr de n’avoir oublié personne. Enfin presque… Les joueurs du Raja, du Wydad et de la Renaissance de Berkane, véritables stars du continent après leurs parcours en Ligue des Champions et en Coupe de la CAF, et surtout après leur victoire finale au Championnat d’Afrique des Nations (CHAN), ne faisaient pas partie des plans du technicien.
À lire aussi: Lions de l'Atlas, aucune excuse!
Ce dernier, aurait pu bénéficier de l’expérience africaine des Badr Banoun, Mohcine Iajour, Walid El Karti et autres Achraf Dari, au lieu de miser sur des cadres plus vraiment supérieurs.
Des cadeaux de départ
Pas dans le coup, Nabil Dirar a été trop longtemps abonné au banc de touche au Fenerbahçe cette saison. Pathétique, Younes Belhanda, a cru que la CAN se résumait au match de la Côte d’Ivoire... Hors sujet, Manuel Da Costa, auteur de 4 buts cette saison en championnat saoudien a oublié comment défendre. Dépassé, Faycal Fajr, a vécu une saison chaotique avec le stade de Caen, relégué en Ligue 2. Fantomatique, Medhi Benatia, a traversé sa première partie de saison à la Juventus comme une âme en peine, avant de s’exiler au Qatar. Bref, durant cette CAN, les cadres de l’équipe nationale semblaient tous sortir d’un long arrêt maladie : hors de forme, à bout de souffle, ces convalescents ont bien souvent donné l’impression de ne pas trop savoir ce qu’ils faisaient là. Et la sélection de ces préretraités s’apparentait plus à un joli cadeau de départ qu’à une décision sportivement méritée.
Un seul vrai 9 parmi les 23
Pour gagner des matches, il faut d’abord marquer des buts. Et en cette CAN 2019, il y avait un petit problème: qui va le faire? Khalid Boutaib? Aussi combatif et sympathique soit-il, le seul vrai 9 de la sélection n’a été cette saison qu’un attaquant par intérim, se contentant d’applaudir les pions de Mahmoud Alaa, défenseur et meilleur buteur du Zamalek cette saison (14 buts). Youssef En-Nesyri ne peut pas être l’éternel sauveur, et Sofiane Boufal ne l’a jamais été. Au final, c’est M’bark Boussoufa qui s’y est collé. Moralité: compter sur des buts contre son camp est une tactique qui a quand même ses limites.
Et la fédé dans tout ça?
Comme l’avait dit Jean de La Fontaine, une grenouille ne devrait jamais se prendre pour une vache. En d’autres termes, le Maroc était-il réellement l’un des favoris de cette CAN? Le seul à y avoir cru s’appelle Fouzi Lekjaa. Oui, le président de la Fédération royale marocaine de football l’a même déclaré au lendemain de la qualification des Lions pour les huitièmes de finale.
À lire aussi: Vidéo. Les Marocains en veulent à Hakim Ziyech
Le patron du foot vert et rouge a certes mis les petits plats dans les grands pour mettre cette équipe dans les meilleures conditions, mais il a oublié que le meilleur moyen de réaliser un objectif, c’est d’abord de s’assigner un objectif réalisable. Et dans l’état actuel des choses, remporter la CAN était au mieux un rêve, au pire un délire. Mettre sur pied un championnat digne de ce nom, concevoir une véritable stratégie de formation, telles sont aujourd’hui les vraies priorités du football marocain. Pour les titres, on verra plus tard...
7 commentaires /
Vous pouvez former tant que vous voulez, si la discipline n'est pas là vous n'arriverez à rien. A mon avis, il faut concevoir une véritable stratégie de DISCIPLINE.
Un joueur prié de ne plus exécuter les pénaltys dans son club s'accapare cette exercice en équipe nationale ( déjà au match allé contre le Mali pour les qualifs du mondial 2018 allait nous mettre dans un grand embarras, merci le Gabon). Un autre dont l’équipe tombe en ligue 2 se comporte en clown ( limite racaille ) en équipe nationale et fait des coups de P* pour évincer le goliador de l'année que toute équipe rêverait de l'avoir en pointe de son attaque.
Des sélections qui ne représentent nullement le foot national perdent et ça ne nous empêche pas de dormir;le foot national avec des joueurs ayant appris à jouer au Maroc,reste intacte.
J'aime mieux suivre les jeunes de la division d'honneur que ces stars qui,effectivement,acceptent de venir jouer pour les couleurs nationales au risque de perdre leur place dans leurs club mais ne peuvent rien donner de consistant pour le développement du foot national.Il faut les remercier pour l'amour qu'ils portent à la patrie.
Personnellement,je ne leur en veux pas car je sais qu'ils font ce qu'ils peuvent et je suis contre ceux qui les critiquent .
L'échec est à mettre sur le dos des responsables qui courent après une consécration chimérique et sacrifient les jeunes talents locaux.
L'athlétisme fut un temps, un sport où les athlètes Marocains brillaient. Mais, c'était avant.