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Pour être un Lion indomptable, il faut payer

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Kiosque360. Joueurs locaux et internationaux, arbitres, entraîneurs… tous les étages du football camerounais semblent gangrenés par la corruption. Malgré les faits, l’omerta est de mise et les preuves s’évaporent.

À l’instar de tous les pays africains, le sport roi au Cameroun demeure le football. Malgré le manque d’infrastructures, les stars planétaires du pays font rêver les enfants. Mais il ne suffit pas d’avoir du talent pour percer dans le foot. À en croire des témoignages d'une enquête publiée par le quotidien Le Monde du 25 juin, les candidats à une carrière de footballeur doivent verser des pots-de-vin pour espérer être sélectionnés.

Un ex-Lion indomptable raconte: «Les footballeurs évoluant à l’étranger paient pour être sélectionnés et jouer des matchs, surtout en deuxième mi-temps. J’ai donné une partie de mes primes en contrepartie de ma sélection. Croyez-moi, on parle de millions de francs CFA», assure-t-il.

Son verdict est clair: une sélection «de plus en plus mauvaise», avec des joueurs très peu cotés. Pour lui, le Cameroun, champion d’Afrique en titre, ne fait pas partie des favoris de la CAN 2019 qui a débuté le 21 juin en Égypte.

Dans cet état de décomposition générale, l’omerta est le maître mot. Ceux qui osent dénoncer en paient le prix ou sont blacklistés pendant des années. Une situation qui désespère Simon Ngoon Mbeleck, président de la Mutuelle camerounaise des arbitres de football (Mucaf). «Des arbitres, attaquants, défenseurs, capitaines, entraîneurs sont approchés à presque tous les matchs. La cagnotte monte lorsqu’on joue des matchs de maintien en division, des finales ou d’autres rencontres décisives», admet-il.

Comme dans tous les systèmes bien rodés, les crimes sont presque parfaits, et malgré l’existence de témoignages, les preuves disparaissent comme par enchantement. En cause, l’argent liquide circule rapidement sans aucune trace. Des primes de millions de francs CFA sont parfois remises en liquide aux joueurs, qui peuvent ainsi «payer leurs débiteurs, ceux qui les ont fait intégrer l’équipe nationale sans que personne ne le sache», explique un témoin.

Par Ismail El Fassi

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