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Transferts: la Fifa veut encadrer "d'ici à l'été" l'activité des agents

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La Fifa vise une adoption "d'ici à l'été 2021" d'une panoplie de règles encadrant les transferts de joueurs en rétablissant une licence pour les agents, plafonnant leurs commissions et limitant leurs conflits d'intérêts, a-t-elle annoncé jeudi.

Engagé en 2018, ce chantier aux lourdes implications financières devrait aboutir à un vote du Congrès de l'instance du football "avant l'été", pour une entrée en vigueur "en septembre 2021", a détaillé lors d'une visioconférence le directeur juridique de la Fifa, Emilio Garcia.

La Fifa, qui martèle vouloir "améliorer la transparence et protéger les joueurs", veut revenir sur la dérégulation du marché des transferts parachevée par la suppression en 2015 de la licence d'agent de joueur. Une mesure portée par son ex-patron Sepp Blatter, emporté depuis par les scandales.

Face à la prolifération d'intermédiaires aux compétences variables, il s'agit de rétablir une autorisation d'exercer, soumise à examen initial organisé par la Fifa puis "crédits" de formation annuels. Les candidats devront prendre une assurance professionnelle et n'avoir jamais été condamnés pour des faits de corruption, blanchiment, fraude fiscale, abus sexuels ou harcèlement.

Par ailleurs, leurs commissions seront plafonnées à 6% du montant total du salaire contracté par le joueur, ou à 10% du montant du transfert si l'agent est payé par le club vendeur. Le but est d'éviter des montages tels que le transfert de Paul Pogba de la Juventus à Manchester United en 2016, pour lequel son agent Mino Raiola avait touché 49 millions d'euros des trois parties cumulées, selon les révélations des Football Leaks.

Le sujet promet d'être explosif et dès l'an dernier, le Forum des agents de football (FAF) présidé par M. Raiola avait menacé la Fifa de contester en justice tout plafonnement de ces commissions, y voyant une entorse à la libre-concurrence.

"Parfois, les gros chiffres peuvent conduire les agents à ne pas porter au mieux les intérêts de leurs clients", a justifié James Kitching, directeur de la régulation du football, alors qu'Emilio Garcia a jugé les propositions "conformes au droit suisse et au droit européen".

Par ailleurs, l'instance du football entend limiter les flux financiers opaques en faisant passer les transactions liées aux transferts par une "chambre de compensation" logée en son sein, et va créer une instance pour trancher "les litiges de dimension internationale".

Enfin, la Fifa veut limiter les conflits d'intérêt en interdisant la "triple représentation", pratique illustrée par le transfert de Paul Pogba et qui permettait à l'agent d'être payé à la fois par le joueur, le club vendeur et le club acheteur.

Elle laisse cependant subsister la "double représentation" par un même intermédiaire d'un joueur et d'un club, vivement critiquée par certains acteurs dont la société de management sportif suisse Sport7, qui réclame depuis 2017 l'abolition de cette pratique et a même demandé au Comité international olympique de suspendre Gianni Infantino, le patron de la Fifa, tant qu'il n'agirait pas en ce sens.

"La réforme est un nuage de fumée si elle ne supprime pas cette connivence entre clubs et agents", qui lèse les joueurs et favorise une cascade d'infractions pénales - "rétrocommissions, blanchiment et évasion fiscale", expliquait mardi à l'AFP Me Philippe Renz, l'avocat de Sport7.

Par Le360 (avec AFP)

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