Vahid Halilhodzic n’est plus sélectionneur national. Le technicien franco-bosniaque a été remercié ce jeudi 11 août après une séparation à l’amiable, tel que l’annonce la Fédération royale marocaine de football (FRMF).
Arrivé le 15 août 2019 à la tête des Lions de l’Atlas, en succession à Hervé Renard, Vahid Halilhodzic laisse l’image d’un entraîneur symbole du renouveau de l’EN après le fiasco de la CAN 2019, engagé au niveau de la discipline mais miné par de nombreux conflits.
Coach Vahid avec le Maroc, c’est 20 victoires, 7 nuls et 3 défaites. En termes de points récoltés par rencontre, il fait notamment mieux que son prédécesseur, avec (2,2 points contre 1,8 pour Renard).
Priorité aux jeunes!
Sa nomination est arrivée quelques semaines après la douloureuse élimination en huitième de finale de la Coupe d’Afrique des Nations Égypte 2019 face à une modeste équipe du Bénin. Une élimination qui scelle le sort de nombreux cadres dont les Benatia, El Ahmadi, Dirar et autre Boussoufa.
D’autres, comme Younès Belhanda sont toujours à disposition, mais Vahid Halilhodzic semble déjà focalisé sur son objectif: offrir une cure de jouvence à la sélection nationale.
Il se tourne alors vers des profils divers et variés (Ounahi, Chair, Mmaee, Amallah...) et voilà que le visage de l’EN est changé. Coach Vahid décèle le potentiel de l’improbable paire Mmaee-El Kaabi, et n’hésite pas à mette certains habitués sur la sellette.
En croisade contre la «Chicha» et les «soirées arrosées», il prône la sacralité de l’Équipe nationale, qui se veut «au dessus de tous». Quitte à susciter de l’animosité auprès de certains supporters, acquis à Hakim Ziyech, Abderrazak Hamdallah et autres Amine Harit.
Le mondial passe, la CAN trépasse
La plus belle réalisation de Vahid Halilhodzic demeure certainement la qualification des Lions de l’Atlas à leur deuxième mondial de rang. Après une double confrontation avec la RDC (1-1, 4-1), les coéquipiers de Romaïn Saïss accèdent avec la manière à la Coupe du Monde qatarie (20 novembre-18 décembre).
Le Franco-bosniaque est érigé en héros, mais un souvenir amer reste impérissable: l’élimination dès les quarts de finale de la Coupe d’Afrique des Nations Cameroun 2021, face au futur vice-champion égyptien.
Sans identité de jeu, souvent en difficulté, parfois méconnaissables, les Lions sont giflés par des Pharaons plus fort, plus expérimentés. Vahid Halilhodzic est alors le premier à être pointé du doigt, deux ans et demi après son arrivée. Il sera pourtant maintenu.
Mais cette élimination ne reflète-t-elle pas le niveau réel de la sélection? Vahid Halilhodzic aurait-il pu y remédier? Les Lions valent-ils mieux?
Cela demeurera le meilleur parcours des Lions à la CAN depuis 17 ans et la folle épopée de 2004 en Tunisie.
Des positions fermes, envers et contre tous
Vahid Halilhodzic, c’est aussi de nombreux conflits. Il n’hésite pas à écarter Hakim Ziyech et Noussair Mazraoui pour des écarts disciplinaires et choisit de se passer d’un Hamdallah très prolifique, alors que les siens peinent face aux cages. Il écarte aussi souvent Badr Benoun, pourtant indiscutable à Al Ahly.
Accéder à l’équipe nationale se fait au mérite et, clairement, personne ne semble indispensable. Exit les individualités, Coach Vahid prône le collectif et personne ne parait à même de lui tenir tête, de plus, les résultats sont en sa faveur.
Mais il ne fait jamais l’unanimité. Conscient de la pression autour des cas Ziyech et Mazraoui, il reconvoque les deux joueurs et tente même une réconciliation. Mais si Mazraoui est réceptif et retrouve la tanière, Ziyech refuse de porter le maillot national tant que Coach Vahid est en poste et va même jusqu’à prendre sa retraite internationale.
Le public presse pour un départ, à quelques mois de la Coupe du Monde. Le désamour est bien présent et le coach est finalement remercié.
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