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Italie: après les sanctions, l'heure des questions pour la Juventus

Le logo de la Juventus. © Copyright : DR
Quel avenir pour la Juventus, sur et hors du terrain? Les questions sont nombreuses après la sanction surprise de quinze points de pénalité infligée aux Bianconeri pour avoir enregistré des plus-values artificiellement élevées sur le marché des transferts.

Cette pénalité infligée vendredi par la justice sportive, contre laquelle la Juve a annoncé un recours, est la première sanctionnant la gestion comptable du club. Mais ce n'est peut-être pas la dernière, en raison d'autres procédures en cours, à la fois à la Fédération italienne mais aussi à l'UEFA et auprès de la justice ordinaire.

Quelles conséquences immédiates?
Avec la pénalité infligée par la cour d'appel de la Fédération italienne, plus lourde que celle réclamée par le procureur fédéral, la Juve recule de la 3e à la 10e place en Serie A.

Cela compromet en l'état ses chances de disputer la prochaine Ligue des champions puisqu'elle recule à douze points de la quatrième place, à un match de la mi-saison.

"Ça ne change rien, nous devons prendre des points", a assuré samedi l'entraîneur Massimiliano Allegri, avant d'accueillir dimanche l'Atalanta Bergame, plaçant ses espoirs dans le recours annoncé.

Plusieurs ex-dirigeants ont par ailleurs été suspendus. Si Andrea Agnelli (deux ans de suspension) n'est plus en fonction après avoir formellement quitté la présidence mercredi, l'ex-directeur sportif Fabio Paratici (deux ans et demi) exerce lui toujours, à Tottenham. A voir si la sanction sera étendue à l'étranger.

La Juve est plus directement concernée par la suspension de seize mois de son directeur sportif actuel, Federico Cherubini, qui ne devrait plus pouvoir gérer le mercato des Bianconeri.

Quel délai pour le recours?
La Juventus a annoncé un recours auprès du conseil de garantie du Comité olympique italien (Coni), qui sera déposé une fois les motivations du jugement connues.

Les trois avocats du club ont dénoncé une "injustice manifeste" dans une déclaration auprès des médias italiens. Ils pointent notamment une "inégalité de traitement au détriment de la Juventus (...) par rapport aux autres clubs".

La Juve a été en effet la seule condamnée dans ce dossier des plus-values, la justice sportive ayant blanchi vendredi d'autres clubs poursuivis pour cette pratique parfois comparée à du "dopage financier". Or, la Juve avait bénéficié de l'acquittement général en première instance.

Le conseil du Coni peut confirmer la sanction ou la casser pour un éventuel vice de forme et renvoyer le dossier à la Fédération de football. Cela devrait prendre quelques semaines après le dépôt du recours.

Si la sanction est maintenue, la Juve pourra saisir la justice administrative.

D'autres sanctions possibles?
D'autres procédures sont en cours sur les comptes de la Juve.

Du côté de la justice ordinaire, le parquet de Turin a demandé le renvoi en procès des ex-dirigeants du club, accusés d'avoir manipulé le marché en transmettant des informations financières biaisées aux investisseurs sur la période 2018-2021. Ces demandes seront examinées fin mars, selon les médias.

Outre les plus-values "fictives", le parquet reproche à la Juve, cotée en bourse, des "manœuvres" concernant les salaires: pendant la pandémie de Covid, le club a publiquement annoncé des accords avec ses joueurs pour ne pas leur régler certains mois de salaires, mais il se serait engagé, via des accords privés avec eux, à en régler une partie en différé.

En vertu d'un tel accord, la Juve devrait encore près de 20 millions d'euros à Cristiano Ronaldo, parti en 2021.

Selon les médias, la justice sportive examine aussi ce volet "salaires" et pourrait lancer une procédure distincte.

L'UEFA, enfin, a annoncé le 1er décembre l'ouverture d'une enquête sur les "violations financières présumées" de la Juve. Laquelle est sous étroite surveillance de l'instance européenne avec qui elle a conclu l'été dernier un plan de redressement sur trois ans pour respecter le fair-play financier.

Quel avenir pour les joueurs?
Plusieurs joueurs ont exprimé leur soutien à leur club, comme Leonardo Bonucci: "La Juventus est comme un dragon à sept têtes. Tu en coupes une et une autre apparaît. Elle ne lâche jamais", a écrit le capitaine, en appelant à l'union sacrée.

Mais certains pourraient être tentés de regarder ailleurs après cette sanction. La possibilité de voir rester Adrien Rabiot ou Angel Di Maria, en fin de contrat en juin, semble ainsi faible dans ce contexte lourd.

D'autres joueurs-clé, comme l'attaquant Dusan Vlahovic ou la star des Bleus Paul Pogba, venu pour se relancer à Turin mais encore éloigné des terrains, pourraient aussi s'interroger.

Cette situation n'est pas sans rappeler celle de 2006 quand la Juventus avait été reléguée en Serie B dans le cadre de l'affaire du "calciopoli" (influence dans le choix des arbitres). Plusieurs cadres étaient partis, comme Patrick Vieiria, Lilian Thuram ou Fabio Cannavaro, quand d'autres étaient restés, tels Gianluigi Buffon, Alessandro Del Piero, Pavel Nedved ou Giorgio Chiellini.

Ce dernier, parti l'été dernier, a apporté son soutien à son club de coeur sur Twitter: "Quand tu es de la Juve, tu l'es pour toujours".

Par Le360 (avec AFP)

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