«C'est effrayant quand vous entendez des coups de feu, puis le silence et ensuite plus de coups de feu. Ma famille était très inquiète et tout le monde nous a écrit et nous a demandé si tout allait bien.» Décidément, le dimanche 5 septembre restera gravé dans la mémoire de Sofyan Amrabat.
Alors que l’équipe nationale s’apprêtait à affronter la Guinée en match comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde 2022, la capitale Conakry a été incroyablement le théâtre d’un coup d’Etat militaire.
Au moment du déroulement du putsch contre le président Alpha Condé, la délégation marocaine était à l’hôtel. Paisibles, les joueurs s’apprêtaient à effectuer une dernière séance d’entrainement quand tout a basculé.
«Dimanche matin, Adel Taarabt m'a demandé si j'avais entendu des coups de feu. Au début, j'ai ri et j'ai dit que ce devait être des feux d'artifice car il arrive souvent qu'ils explosent dans les hôtels des joueurs la veille des matchs, mais ensuite sur Internet, nous avons appris, c'était grave», raconte Sofyan Amrabat dans une interview accordée au site Calciomercato.
Et de poursuivre: «Si vous choisissez de jouer pour un pays africain, vous vous attendez à être confrontés à certaines situations, mais vous ne vous attendez certainement pas à vous retrouver au beau milieu d'un coup d'État militaire».
Guinée-Maroc: Romain Saïss raconte le dimanche de la peur
Les autorités marocaines ont été en contact permanent avec la délégation, ont rassuré les membres de l’équipe nationale et ont mis à disposition un avion qui les a ramenés le soir même au pays. Le roi Mohammed VI y a veillé en personne. C’est ce que n’a pas manqué de mettre en exergue Sofyan Amrabat.
«Ce n'est qu'avec l'intervention de Sa Majesté que nous avons pu décoller sous contrôle militaire. Il est étrange de voir des véhicules militaires entourer le bus. Ce n'est qu'à notre retour au Maroc que j'ai réalisé que c'était une situation très étrange et je comprends l'inquiétude de la famille», a conclu le joueur.