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Fayçal Fajr: "À nous de faire revenir les Marocains vers nous"

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Alors que les Lions de l'Atlas, version Vahid Halilhodzic, entament les éliminatoires de la CAN 2021, Fayçal Fajr revient sur la douloureuse édition passée, mais aussi sur la mise à l'écart d'Amine Harit et le rôle de Hakim Ziyech en sélection.

Fayçal Fajr a accordé une longue interview à France Football alors que le Maroc joue son premier match officiel sous l’ère Vahid Halilhodzic ce soir contre la Mauritanie dans le cadre des éliminatoires de la CAN 2021.

Le joueur revient d’abord sur l’élimination terrible du Maroc en 8es de finale de la CAN égyptienne face au Bénin (1-1 t.a.b 1-4): "ce sera gravé à vie. Le sommeil était un peu perturbé après la CAN. Il va falloir penser à autre chose. Il faut repartir de l'avant. Il y a un nouveau coach, avec une nouvelle façon de travailler."

Fajr parle ensuite du désamour actuel des Marocains pour cette équipe nationale qui les a déçus. Il affirme avoir senti un avant et un après CAN et se dit frustré de la situtation. "Mais pourquoi sont-ils aussi difficiles? Parce qu'ils savent très bien le groupe qu'on avait et la qualité qu'on a. Quand tu regardes les joueurs, tu te dis que ce n'est pas normal. À nous de redonner, justement, de la joie. À nous de faire revenir les Marocains vers nous", lâche-t-il, optimiste.

En tentant d’expliquer les raisons de la sortie prématurée du Maroc, Fajr semble lucide. "C'est de la faute de tout le monde, du groupe en lui-même (…) il y a peut-être eu une insuffisance de notre part", analyse le milieu de terrain de Getafe (Espagne).

Quant au départ d’Hervé Renard, Fajr affirme qu’il s’en doutait: "moi qui étais un peu proche de lui, on avait quelques discussions ensemble, et je le sentais." Il pense que même si le Maroc avait gagné cette CAN égyptienne, le technicien français serait parti.

Fajr donne ensuite son avis sur Vahid Halilhodzic, le nouveau sélectionneur: "c'est quelqu'un qui bosse beaucoup, qui parle beaucoup, qui essaie d'être proche des joueurs."

Il parle ensuite de la première action de Vahid Halilhodzic à son arrivée dans la tanière des Lions: "nous parler positivement, savoir pourquoi on est là. Il a amené cette envie de tout donner sur le terrain pour essayer de créer quelque chose. Il fallait redonner de la confiance, car après cette CAN, c'était difficile pour les supporters comme pour nous. On n'est pas satisfaits, on n'est pas heureux. On est les premiers frustrés, mais il ne faut pas s'arrêter là."

Fajr affirme que l’ordre régnait chez les Lions avant l’arrivée de Vahid Halilhodzic: "je suis bien placé pour le dire: ce n'était pas le bazar, ce n'était pas la java, le bordel! Quand il est venu, son discours a été correct et normal. À aucun moment, il n'a fait passer de message comme quoi ça allait être l'armée."

Le joueur évoque ensuite une des affaires qui secouent en ce moment la sélection, la surprenante mise à l’écart d’Amine Harit, star de Schalke 04: "moi qui suis proche d'Amine, je sais que ça le touche de ne pas venir. Ça lui fait quelque chose. Il aime le Maroc, il a la mentalité, mais la décision revient à l'entraîneur, il nous le fait comprendre et il faut la respecter. On est derrière Amine, mais ça prouve qu'aucun joueur n'est indispensable ni au-dessus de la sélection."

Enfin, Fajr est particulièrement séduit par le talent de Hakim Ziyech, héros malheureux de l’élimination contre le Bénin avec un penalty raté à la 94e minute. Il estime que le joueur de l’Ajax a encore un rôle important à jouer en sélection: "il a été le premier frustré après cette CAN. Je pense qu'il va peut-être avoir un côté revanchard. Il a la mentalité. Il est au service du groupe. Il était déjà un cadre, mais il va l'être, je pense, encore plus. Il va avoir encore plus les projecteurs sur lui, on va en attendre encore plus de lui parce qu'il fait des choses formidables avec l'Ajax. Peut-être que les Marocains attendent qu'il fasse la même chose qu'à l'Ajax. Mais c'est différent. Il a en tout cas envie de le faire.'

Par Salwa Hosni

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