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Général Vahid!

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Il faut imaginer un sélectionneur comme un général qui choisit les hommes avec lesquels il part en guerre. Tout ce qu’on lui demande, c’est de gagner la guerre!

Chaque fois que la sélection marocaine semble en crise, on nous ressort cette vieille opposition entre joueurs locaux et professionnels nés et formés en Europe. Ce débat est malsain parce qu’il doute de la «marocanité» et de l’engagement des internationaux venus d’Europe. C’est stupide.

Imaginez qu’en France par exemple, on s’inquiète de voir «trop de blacks ou de beurs». Oui, c’est déjà arrivé, mais ceux qui ont proféré de telles insanités en ont pris plein la gueule (excusez l’expression). Au point qu’ils se sont tus.

Ce n’est pas la loyauté des footballeurs qu’il faut discuter mais leur profil technique, leur potentiel physique, leur maturité tactique, leur mental, leur capacité à se fondre dans le collectif. Leur origine ou leur lieu de naissance compte autant que la couleur de leurs chaussettes!

Il faut ouvrir les yeux. Le football évolue à la même vitesse que les sociétés dont il est issu. Ce n’est pas le jeu seulement qui change. C’est la culture et les mentalités. Depuis que le ballon rond a été inventé, tout a changé, même le cuir, sa surface, son poids, sa couleur. Que dire alors du reste, de cet environnement en perpétuel recomposition?

Vahid Halilhodzic, le sélectionneur national, tente en ce moment de reconstruire un groupe. Il a plusieurs chantiers parce qu’une partie des cadres (les Benatia, Boussoufa, El Ahmadi) ont pris leur retraite internationale, alors que d’autres sont en fin de cycle (Dirar, Fajr, Amrabat). Alors il prospecte, essaie des formules différentes et propose des listes élargies. Mais la polémique le poursuit (pourquoi tous ces essais? Pourquoi ne pas faire confiance aux joueurs de la Botola?). Au point qu’il a choisi de ne plus communiquer sur le sujet.

En août prochain, il aura bouclé sa première année à la tête des Lions de l’Atlas. Une année bizarre, que la coupure liée au Covid-19 rend illisible et impossible à décrypter. Difficile de parler de bilan parce qu’il n’y en a pas encore. Il faut attendre la reprise du «football de sélection», que l’on espère pour le mois d’octobre (mais rien n’est moins sûr) pour essayer d’y voir clair.

Coach Vahid, comme on l’appelle, en est toujours au stade des expérimentations. Pas le choix. Il doit responsabiliser les jeunes cracks de la sélection (Hakimi, Ziyech), faire progresser des garçons prometteurs mais inconstants (Harit, Mendyl, Mazraoui), trouver un bon capitaine (Saïss?), remobiliser des cadres en manque de confiance (Belhanda, Boufal), tenter des coups (le retour de Youssef El Arabi ou Hamdallah), etc.

Laissons-le bâtir un groupe, lui qui a la réputation de bâtisseur. Laissons-le chercher les profils qui rentrent dans son plan de jeu, dans la Botola ou en Europe. Didier Deschamps a bien essayé de nouveaux joueurs dans la dernière ligne avant le Mondial de Russie. Ce qui ne l’a pas empêché de devenir champion du monde!

Quant à la rengaine du joueur «local» victime de «l’Européen», il faut la mettre en sourdine une fois pour toutes. Ce n’est pas sur ses choix ou ses méthodes que l’on juge un sélectionneur, mais sur ses objectifs, ses résultats.

Il faut imaginer un sélectionneur comme un général qui choisit les hommes avec lesquels il part en guerre. Tout ce qu’on lui demande, c’est de gagner la guerre!

Par Footix marocain

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