Le numéro un, c’est les FAR

Quel plaisir de revoir les militaires à ce niveau! Pourquoi plaisir? Pas seulement par nostalgie, en souvenir de la grande équipe des FAR des années 1980.

Restons sobres, restons dans le présent. Cette équipe de l’AS FAR fait plaisir à voir parce qu’elle honore l’esprit du foot. Elle obtient des super résultats, mais surtout elle est joueuse et agréable à suivre. En ce moment, la meilleure équipe marocaine, c’est les FAR. Et de loin.

Mais est-ce vraiment une surprise? Oui et non. Oui parce que les deux géants de Casablanca, Wydad et Raja, semblaient avoir une longueur d’avance non rattrapable sur la concurrence. Non, parce que les militaires font tout dans l’ordre et progressent depuis quelques années déjà.

Dans le contenu, cela fait un petit moment que cette équipe excelle dans le jeu de transition, avec des attaquants de rupture, vifs et techniques. L’arrivée, l’été dernier, d’un Hammoudan, coche cette case. L’ancien de Tanger est le joueur de transition par excellence. 

Cette équipe avait besoin d’une plus grande sérénité derrière. Elle est donc partie chercher Larbi Naji, l’ancien «boucher» de Berkane, qui n’est pas qu’un casseur à l’ancienne. C’est un boucheur de trou, un travailleur. Son recrutement, comme celui de Hammoudan, confirment que le mercato des militaires a été parfaitement ciblé.

Les dirigeants ont compris qu’il ne fallait pas casser la dynamique d’une équipe en constants progrès, au fil des saisons. Il fallait apporter des retouches, des réajustements, sans chambouler leur effectif et les principes de jeu de la direction technique. C’est la raison pour laquelle ils sont allés chercher un entraineur peu connu, Fernando Da Cruz, qui s’inscrit parfaitement dans la continuité de Vandenbroeck, qui avait déjà fait de l’excellent boulot.

Continuité et progression, voilà le maitre mot pour qualifier cette équipe, au moins depuis la Coupe du Trône remportée en 2021. Dans les grandes lignes, l’effectif actuel a été construit en deux, trois ans. Et le staff a peu bougé, avec notamment la présence d’un adjoint précieux comme Adil Serraj, ancien de la maison et réputé proche des joueurs.

Ajoutez à cela la popularité grandissante du club (regardez la ferveur du public lors des matchs de C3 africaine) et vous obtenez une équipe équilibrée, solide, capable d’aller tout en haut. C’est ce que les militaires sont en train de faire, tant en Botola où ils caracolent en tête du classement, qu’en C3 où ils sont bien placés pour franchir le deuxième tour: leur match d’hier, face aux Egyptiens de Future FC (2-0), a été parfaitement maitrisé.

Cette équipe est donc à sa place. Elle mérite ce qui lui arrive et la suite de la saison peut lui apporter de grandes satisfactions. A condition de continuer de travailler, de gagner encore en discipline de jeu et de bien gérer son effectif. Le défi est là: avec un banc peu fourni, il n’est jamais simple de jouer à fond sur les deux tableaux. Mais les militaires veulent bien y croire, et ils ont raison. Qu’ils continuent!​