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Le Raja peut lui dire merci!

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Si le Raja a viré en tête de la Botola, c’est grâce à son meilleur joueur… qui s’appelle Jamal Sellami.

Je vous fais un aveu: quand Jamal Sellami a remplacé au pied levé Patrice Carteron à la tête du Raja, je ne donnais pas cher de sa peau. Comment allait-il gérer la pression du public et l’ego des stars, alors qu’il était plutôt novice en la matière? Et puis, comment pouvait-il faire mieux que Carteron, qui a donné au Raja un style offensif et conquérant?

La réponse à ces deux questions tient en deux mots: gestion (des paramètres extra-sportifs) et intelligence (dans le jeu, les choix tactiques, le coaching).

Sellami a réussi là où Carteron a échoué. Pour absorber la pression du public et des joueurs, il a commencé par s’appuyer clairement sur Youssef Safri, l’adjoint qui a vu passer plusieurs entraineurs sur le banc du Raja. Ensuite il s’est attaqué au problème posé par deux joueurs essentiels dans l’effectif: Badr Banoun et Mohsine Metouali, les deux capitaines de l’équipe.

Les deux joueurs avaient de gros problèmes avec Carteron. Malgré leurs qualités techniques et de leadership, ils n’étaient pas au point, tactiquement parlant. Banoun laissait des boulevards dans son dos, fragilisant son arrière-garde. Et Metouali évoluait en électron libre, n’aimait pas défendre et, surtout, refusait de s’assoir sur le banc. 

Sellami a trouvé le bon discours pour obtenir une meilleure discipline tactique de ces deux jours – clés, sans froisser leurs égos. Du coup, la rigueur défensive, qui était absente sous Carteron, est de retour. Ce n’est pas un hasard si, comparé à la saison écoulée, le Raja encaisse presque deux fois moins de buts, toutes compétitions confondues…

Le chantier défensif n’étant plus un souci, Sellami a su trouver les mots pour faire cohabiter les deux animateurs offensifs de l’équipe : Metouali et Hafidi. Les deux artistes ne se marchent plus sur les pieds. Ils arrivent même à se trouver et à se compléter quand ils sont tous les deux alignés sur le terrain.

Mais la plus grande réussite du coach aura été la gestion de son effectif, dans une saison où les Verts sont en train de battre les records du nombre de matchs disputés. En plus du championnat, le Raja est d’ailleurs toujours engagé en Champion’s League africaine… et arabe. Il est bien le seul dans ce cas.

Depuis son arrivée, Sellami a installé un turnover assez large, offrant au passage du temps de jeu aux jeunes du club. Il faut dire qu’il n’avait guère le choix. Le Raja, contrairement aux grands clubs égyptiens ou tunisiens, par exemple, n’a sacrifié aucun front, là où les autres ont mis de côté la Champion’s League arabe.

Ce turnover massif a été constaté aussi depuis le retour à la compétition où le Raja a disputé 5 matchs en 2 semaines. Sans laisser de plumes et en récoltant 11 points sur 15 possibles. Résultat: les verts sont, pour la première fois de la saison, en tête du championnat…

On dit que c’est à la fin du bal qu’il faut payer les musiciens. Dans le foot, ça veut dire que c’est à la fin de la saison qu’on dresse le bilan et on fait les comptes. Mais il faut déjà tirer un coup de chapeau pour le coach des Verts dont la réussite a quelque chose de rassurant. Parce que logique.

Joueur, il est passé par le défunt OC (ancien CLAS) avant de rejoindre le Raja. C’était un milieu défensif discipliné et travailleur, pas un crack. Il a quand même su, grâce à son jeu posé et sa discipline, forcer les portes de la sélection marocaine.

Entraineur, il a assuré plusieurs intérims en tant qu’adjoint au Raja, déjà. Mais il a surtout eu trois expériences concluantes en tant que premier entraineur. A El Jadida, au FUS de Rabat, et à la tête de l’équipe olympique (avec laquelle il a quand même gagné le fameux CHAN).

Au Difaâ comme au FUS, il a travaillé sans pression…et sans stars. Il n’a rien gagné. Mais remarquons que dans les deux cas, les entraineurs qui lui ont succédé ont glané des titres (Regragui champion avec le FUS) ou réussi des parcours remarquables (Talib vice-champion avec le Difaâ). Cela veut dire une chose: au DHJ comme au Fath, Sellami avait fait du bon travail et laissé en place une structure technique et sportive de qualité.

Bref, si vous voulez désigner le meilleur joueur du Raja cette saison, ne cherchez pas loin: c’est Jamal Sellami. A lui et à ses joueurs de continuer jusqu’au bout, la moisson à la fin de cette saison marathon pourrait être magnifique.

Par Footix marocain

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