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Maroc-Croatie: un point de gagné ou deux de perdus?

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Rien ne prouve que le Maroc a gagné un point face à la Croatie. Parce que, et les prochains jours nous le diront, il vient peut-être d’en perdre deux.

Ce Maroc–Croatie (0-0) ne restera pas dans les annales. Pour les puristes du jeu, il a dû rappeler le triste Maroc–Pologne (0-0) de Mexico 1986. Serré, fermé, et sans le moindre éclair de génie.

Comme en 1986, on applaudit ce triste 0-0 pour une seule et unique raison. Il nous maintient en vie. Il permet au rêve de durer, au moins jusqu’à dimanche, jour du deuxième match.

Sur le papier, le fait d’avoir taquiné le finaliste du dernier Mondial n’est pas anodin. Mais il faut relativiser. Parce que rien ne garantit que cette sélection croate ira plus loin que le 1er tour. Ceux qui ont assisté, dans la soirée, à Belgique– Canada (1-0) savent que ces deux sélections ont parfaitement les moyens de chiper les deux premières places.

En plus simple, rien ne prouve que le Maroc a gagné un point face à la Croatie. Il vient peut-être d’en perdre deux. 

Passons à présent au jeu. Dans le contenu, et face à une équipe de Croatie supérieure dans l’entrejeu, le Maroc a surtout cherché à boucher les intervalles, pour empêcher Modric et ses camarades d’accélérer dans les derniers mètres, et pour couper la relation technique entre les tandems Modric/Kovacic et Perisic/Kramaric. C’est pour cela que l’on n’a pas beaucoup vu le visage offensif de Hakimi, Ziyech ou Boufal, trop occupés à prêter main forte à leur arrière-garde. Et à raison.

Défensivement, les Lions ont rendu une copie propre. Avec un super Bono, auteur en fin de 1ère mi-temps d’un arrêt réflexe miraculeux. Mais tout le monde a défendu, de la solide charnière Saïss/Aguerd à la pointe En-Nesyri.

Offensivement, par contre, les Lions étaient proches du néant. Une statistique résume ce désert offensif: 0 corner!

Il y a eu la frappe lointaine de Hakimi, la tête plongeante de Mazraoui, quelques incursions dans la surface croate. C’est à peu près tout.

Alors disons-le clairement: ce n’est pas la rigueur défensive qui a empêché les Marocains de peser davantage en attaque. Le néant offensif est lié à d’autres facteurs.

Dans l’entrejeu, et si on met de côté Amrabat (irréprochable, grattant des ballons et bouchant des trous), les deux éléments offensifs sont passés à côté. Amallah, diminué physiquement (il revenait de blessure et était annoncé incertain), n’a pas joué sur sa première qualité: les deuxièmes ballons, à l’intérieur ou à l’entrée de la surface. Quant à Ounahi, il a effectué les bons déplacements et bien pris les espaces libres, mais il lui a manqué le plus important: la justesse technique, ballon au pied. Son déchet a été trop important, gâchant plusieurs ouvertures lumineuses de Ziyech ou Hakimi.

Mais le champion de la maladresse technique aura été le malheureux En-Nesyri. Certes, il a bien défendu et beaucoup couru. Mais ses déplacements et ses courses étaient particulièrement mauvais. Incapable de couper les trajectoires, il n’a jamais joué juste: restant en retrait là où le jeu demandait la prise d’espace, courant vers le porteur du ballon au lieu de croiser sa course, il n’a logiquement jamais été trouvé par ses coéquipiers.

Un petit mot sur le coaching. Dans l’idée, Regragui a vu juste et fait ce qu’il fallait pour tenter de prendre les 3 points sur le fil. Mais, si Attiatallah et Sabiri ont fait leur match, Ezzalzouli n’a jamais levé la tête pour trouver ses partenaires, surtout Hamdallah.

C’est là que l’on regrettera amèrement l’absence d’un Harit, c’est-à-dire d’un profil capable de bien négocier les quelques ballons utilisables à l’intérieur de la surface. Et surtout de jouer en première intention, pour déstabiliser le bloc croate. Ce que Boufal n’a pas pu faire, alors que Ziyech s’est épuisé à chercher un relais (Ounahi, voire En-Nesyri), en vain.​

Par Footix marocain

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