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Yassine Bounou, ce gardien aux mains d’or

Yassine Bounou, gardien des Lions de l'Atlas contre l'Espagne, le mardi 6 décembre 2022. © Copyright : DR
Une journée historique. En ce mardi 6 décembre 2022, les Lions de l’Atlas parviennent aux quarts de finale de la Coupe du Monde Qatar 2022 aux dépens de l’Espagne, après la séance fatidique des tirs au but. Un bel exploit qu’on doit, en grande partie, à Yassine Bounou, gardien des cages du Maroc.

Un match que les Marocains ne risquent pas d’oublier. Ce mardi 6 décembre 2022, les Lions de l’Atlas ont affronté les Matadors dans le cadre des huitièmes de finale de la Coupe du Monde Qatar 2022. Après un zéro par tout à la fin des prolongations, la séance fatidique des tirs au but a souri à l’équipe nationale du Maroc qui continue donc sur sa lancée en terre qatarie.

Cet exploit, premier de l’histoire du Maroc, a été rendu possible grâce à l’ensemble des joueurs, qui se sont battus comme des vrais Lions de l’Atlas durant les 120 minutes du match, à la rigueur tactique de Walid Regragui qui a su gérer l’une des rencontres les plus décisives de sa carrière, et surtout à Yassine Bounou qui a sorti le grand jeu lors de la séance des tirs au but.

Infranchissable

Vigilant durant le match, Bounou s’est plastronné tel un mur infranchissable devant les joueurs de la Roja. Et cela a fortement impacté le jeu des Espagnoles qui ont mis de côté l’option des passes longues des deux côtés pour se contenter de faire tourner la balle aux abords de la surface.

Et lors de la séance des tirs au but, alors que le stress des joueurs, entraîneur, et staff technique de l’équipe nationale, ainsi que de de tous les supporters marocains, était au zénith, il s’est montré serein devant les cages. Comme pour dire : «Je suis là, épaulé par mon expérience et dopé par la volonté de concrétiser le rêve de tous les Marocains … parvenir aux quarts de finale de la plus prestigieuse des coupes».

Partager l’énergie positive

Avant le début de la séance des penaltys, Bounou a tout fait pour transmettre son état d’âme à ses coéquipiers, et surtout ce sourire au bout des lèvres. Et son effet est magique : trois joueurs sur les quatre ayant pris la responsabilité de jouer les penaltys ont marqué sans difficulté (Abdelhamid Sabiri, Hakim Ziyech et Achraf Hakimi).

Du côté des Espagnols, la mission n’était pas du tout simple. Les joueurs qui «devaient arriver (à l’équipe nationale) avec au moins mille penaltys tirés avec leurs clubs», comme exigé par leur entraîneur, Luis Enrique, n’ont pu transformer aucun des trois penaltys tirés. Ni Sarabia, ni Soler, ni même Busquets n’ont pu tromper notre Bounou national.

Le secret de ce dernier est pourtant simple : «Les tirs au but sont un mélange d’intuition et de chance», a-t-il déclaré à l’issue de cette rencontre.

Un long parcours et des réussites …

Né le 5 avril 1991 à Montréal (Canada), Yassine Bounou a déménagé à l’âge de trois ans à Casablanca. Il a mis ses premiers gants au Wydad où il a joué pour toutes les catégories avant sa première titularisation, à l’âge de 20 ans.

Et c’est lors de la finale retour de la Ligue africaine des champions, en 2011, que Bounou a fait sa première apparition en remplaçant Nadir Lamyaghri, blessé peu de temps avant le match. Devant près de 80.000 supporters, au stade olympique d'El Menzah (Tunisie), le jeune gardien a marqué les esprits par un talent hors pair, des sorties calculées, et une vigilance qui a duré jusqu’au sifflet final. Les joueurs de l’équipe tunisienne n’ont pas pu marquer, se sont contentés d’un match nul et vierge et ont toutefois raflé le titre grâce à un but marqué au Complexe Mohammed V à Casablanca (0-1, 0-0).

Une année plus tard, en juin 2012, à la fin de son contrat dans son club de coeur, Bounou décide de mettre le cap sur l'Europe. Il signe à l'Atlético Madrid comme troisième gardien. Il est titulaire avec l'équipe réserve, mais cire le banc avec les pros.

La folle saison des Colchoneros lui permettra toutefois de vivre, dans l'ombre, un sacre en Liga et une finale de Ligue des champions perdue contre le Real (4-1 a.p.).

Après un prêt de deux ans à Saragosse en D2 espagnole (2014-2016) et un transfert à Gérone, où il participera à faire monter le club en D1 et où il restera pendant trois ans (2016-2019), Séville lui met le grappin dessus.

Éclosion en Ligue Europa

Prêté en 2019-2020, il explose réellement à la fin du confinement, à l'été 2020, où il prend peu à peu la place de titulaire de Tomas Vaclik, blessé.

Et c’est lors de cette saison que le nom de Bounou a retenti aux quatre coins du monde du football. Avec l’équipe sévillane, il a surtout brillé en Ligue Europa, notamment en quarts de finale contre Wolverhampton (avec un penalty stoppé) et surtout en demi-finale contre Manchester United, où ses innombrables arrêts spectaculaires permettront aux Andalous d'atteindre la finale, puis le sacre.

Admiré de tous les supporters des Sevillistas, le club décide d’activer son option d’achat de quatre millions d'euros, et prolonge même son contrat en avril dernier -jusqu'en juin 2025-, avec augmentation de salaire à la clé.

Séville «m'a permis de me faire un nom au niveau mondial, comme un gardien important sur le plan européen», savourait Bounou en avril dernier.

Meilleur gardien de la Liga

Son excellente prestation avec FC Séville, lors de la saison 2021-2022, a été récompensée : Yassine Bounou a remporté le trophée Zamora, celui du gardien qui a encaissé le moins de buts de toute la Liga (24 buts encaissés en 31 matches, dont 13 clean sheets).

Âgé de 31 ans, Bounou a raflé cette distinction devant des gardiens de renoms : Thibaut Courtois du Réal Madrid et Jan Oblak de l’Atlético, vainqueurs de huit des neuf derniers trophées Zamora (cinq pour le Slovène et trois pour le Belge).

«Les récompenses, c'est très bien pour les gens de l'extérieur, pour les médias et le public, mais je reste le même Bounou», a esquivé le portier.

Avec ses innombrables talents, Bounou a vite séduit les entraîneurs de l’équipe nationale. Présent dans la tanière depuis 2012, il a joué pour toutes les sélections de jeunes avant de porter le maillot de l’équipe première en 2014. Ce n’est qu’en 2019, sous Vahid Halilhodzic, qu’il devient le gardien numéro 1 des Lions de l’Atlas.​

Par Younes Saoury

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