US Revel-PSG: le surprenant parcours de Habib Ouhafsa

“C’est une équipe de Ligue 1, un cador en Ligue des champions. Jouer contre toutes ces stars mondiales, c’est fou. Certains ont joué une finale de Coupe du Monde.” À 21 ans, Habib Ouhafsa va vivre un moment peu commun. Le latéral droit - repositionné à gauche - de l’US Revel affronte le Paris Saint-Germain de Luis Enrique, ce soir, à Castres, pour le compte des 32e de finale de la Coupe de France. Pourtant, rien ne le prédestinait à faire face à Kylian Mbappé et consorts, après son départ du centre de formation de Montpellier. Repéré à 13 ans, Habib intègre l’engrenage de la formation trois ans plus tard au MHSC.

Il y fait toutes ses classes, passant par les relevés championnat d’U17 à U19 National, avant de devoir quitter le club. “L’objectif de chacun en centre de formation, c’est de finir professionnel. Malheureusement en 2020, nous avons été ralentis par le COVID-19, lors de ma troisième année de centre de formation. La saison a été arrêtée en mars”, relate le franco-marocain. Diminué à cause d’une blessure tout au long de la saison, il reçoit un courriel de son directeur sportif. “Il a envoyé des mails pour dire qui des joueurs de la génération (2002) seraient conservés, la plupart l’ont reçu. C’était même pas en face à face, quelque chose de pas évident à avaler.” Finalement, seulement trois signent stagiaires pro (Maxime Esteve, Enzo Tchatto, Sacha Delaye, tous professionnels aujourd’hui et encore au MHSC, ndlr), et vingt sont mis à la porte.

En manque de contacts pour rebondir à l’étranger, Habib Ouhafsa signe alors près de Toulouse, à Colomiers (U19 Nat). Cet été, il décide de rejoindre Revel, trois ans après sa sortie précipitée du centre. “Me voir quelques années plus tard rejouer une structure professionnelle, ça me fait quelque chose. Sur une bonne performance, collective ou non, cela peut nous mettre en avant. C’est une chance à saisir.”

Hakimi comme modèle, le Maroc dans le sang
Originaire d’Azrou, près d'Ifrane, le franco-marocain, dans un bar toulousain, contemplait Achraf Hakimi propulser le Maroc, futur demi-finaliste de la Coupe du Monde, en quart de finale. Un peu plus d’un an après, il affronte le club de son modèle, à défaut d’avoir affaire à lui, en partance pour la Coupe d’Afrique des nations. “C’est un joueur qui joue latéral droit, comme moi initialement… Ça aurait été fou de l’avoir sur le terrain. Pour l’anecdote, j’ai contacté des proches à lui pour avoir un maillot, mais je n’ai toujours pas eu de réponse” se marre Habib.

Mentalité de gagnant oblige, il ne voudra pas faire de la figuration face aux hommes de Luis Enrique. “Du moment que tu as tout donné, aucun regret. Je n’en veux pas après cette rencontre. La défaite ferait mal, mais en faisant une grosse prestation, on ressortirait la tête haute.”

À côté du football, le joueur est étudiant en troisième année en STAPS. Sa routine est celle d’un jeune homme qui aime taper dans le cuir, passer du temps avec sa famille, sans négliger les études. “C’est essentiel à côté. Mon père y attache de l'importance, lui qui a un BAC+5. Professeur d’EPS, ça pourrait me plaire dans le futur.” L’avenir, il le considère aussi de l’autre côté de la Méditerranée, où il tire ses origines. “Si j’ai la chance d’aller au Maroc après une carrière de foot, comme un projet à long terme, ça serait intéressant.”Avant d’envisager l’après-carrière, Habib a tout son temps pour démontrer ses talents, au-delà des terrains de Régional. Il en aura l’occasion en mondovision, ce soir, face au mastodonte que représente le Paris Saint-Germain. C’est aussi ça, la magie de la Coupe de France.