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"C'est une honte !": l'affaire Djokovic alimente la rancoeur en Serbie

Novak Djokovic, remporte son 6e tournoi de Wimbledon. © Copyright : DR
Si vous ne pouvez pas le battre, alors placez-le en rétention: c'est ce que pensent les Serbes qui suivent avec rancoeur le traitement en Australie de leur compatriote Novak Djokovic, N.1 mondial de tennis qui attend, dans un centre de rétention, le dénouement de la controverse autour de son visa.

"Ce que cet homme est en train de vivre est une honte", déclare à l'AFP Dusan Stojic, un retraité de 67 ans venu jeudi après-midi à un rassemblement de soutien devant le Parlement serbe, avant de fondre en larmes.

"Dans un premier temps, vous l'invitez et vous lui dites que ses papiers sont en règle. Et ensuite vous le retenez dans un établissement, un sportif comme lui, peut-être le meilleur de tous les temps", renchérit David Lukovic, un entrepreneur de 23 ans.

A des milliers de kilomètres de Melbourne, des Serbes se rassemblent pour soutenir leur héros. Sa situation est considérée par beaucoup comme la dernière d'une longue liste d'humiliations visant le pays balkanique.

Le président serbe Aleksandar Vucic a dénoncé une "chasse politique" et le chef de l'Eglise orthodoxe serbe, qui célèbre le Noël orthodoxe vendredi, a assuré à Djokovic dans un message que des millions de fidèles priaient pour lui à travers le monde.

"Répugnant"

Le joueur de 34 ans dont le statut vaccinal est inconnu, a été placé en rétention à son arrivée en Australie, après l'annulation de son visa d'entrée dans la nuit de mercredi à jeudi, au motif qu'il ne remplissait pas les strictes conditions d'entrée sur le territoire imposées dans le cadre de la lutte contre l'épidémie.

Les médias sociaux regorgent de messages de soutien à "Nole" et aussi de diatribes contre le mauvais traitement de la Serbie et du fils du pays.

"Ce n'est pas le vaccin qui pose problème, c'est parce qu'il est Serbe et en plus le meilleur joueur de tennis au monde. Mais tout ça est vain", a écrit Marinko Bulatovic sur Twitter.

Marija Santic a de son côté dénoncé "la chicanerie et la maltraitance juste parce que le plus grand vient d'un petit pays des montagneux Balkans".

Le président du Parlement serbe, Ivica Dacic, a déploré un comportement "répugnant" et une "maltraitance politique" infligée à "l'homme que chaque pays voudrait avoir pour son ressortissant".

"Cher Nole"

Lors de la manifestation jeudi, le père de Djokovic, Srdjan, n'a pas hésité à puiser dans quelques douloureux moments de l'histoire du pays, dont les bombardements de la Serbie par l'Otan en 1999 pour mettre fin au conflit au Kosovo.

"Il y a plus de cent ans nous étions six millions", a-t-il lancé, pour dire que les Serbes sont à peine un peu plus nombreux un siècle après.

"Pourquoi ? Parce que nous étions tués, bombardés, sanctionnés, chassés de notre pays", a-t-il ajouté.

Dans une conférence de presse, il a déclaré que son fils était "crucifié de la même manière" que Jésus.

Florian Bieber, spécialiste des Balkans à l'université de Graz en Autriche, estime que l'affaire Djokovic a été présentée comme une "question nationale" par les médias et le président serbe aussi.

"Vucic joue la carte de victime plutôt que d'en faire un argument pour (inciter la population) à se faire vacciner", mais "Djokovic est trop populaire pour que le président lui reproche de ne pas être vacciné", explique Florian Bieber à l'AFP.

Lors de la soirée du réveillon du Noël orthodoxe, le patriarche de l'Eglise orthodoxe serbe, Porfirije, s'est adressé à son "cher Nole" dans un message personnel sur Instagram.

"Il ne restera demain qu'une ombre pâle de ces troubles et tentations que tu traverses à Noël, ce jour du pur bonheur"...

Par Le360 (avec AFP)

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