L'expansion du hooliganisme menace le sport national

Le tribunal de Casablanca refuse d'accorder la liberté provisoire aux 157 supporters accusés de vandalisme lors du "jeudi noir"

Le tribunal de Casablanca refuse d'accorder la liberté provisoire aux 157 supporters accusés de vandalisme lors du jeudi noir . Le360

Les derniers actes de vandalisme perpétrés par des ultras des FAR durant le match opposant le club rbati au Raja de Casablanca incite à se poser des questions sur un phénomène en pleine expansion. Nous allons vers une tendance de fond selon les spécialistes !

Le 23/04/2013 à 13h38, mis à jour le 26/04/2013 à 20h31

Les derniers événements de vandalisme - qu'a connus la métropole avec le match du championnat opposant le Raja et les FAR - ont beau avoir créé un état d'alerte de par les dégâts qu'ils ont engendrés, ils interviennent une année après des actes de la même sorte qui ont coûté la vie à un supporter : Hamza Bekkali, décédé suite aux incidents du match WAC/FAR. Chaque année, des matchs de la botola entrainent des actes récurrents de violence coûtant la vie à des citoyens et cher à l'Etat : on parle de hooliganisme.

Ainsi, ces actes ternissent davantage l’image du sport marocain qui n'est pas dans ses meilleurs états. Selon Abdelbaki Belfkih, sociologue et professeur universitaire, ce genre d'actes est intrinsèque à la sphère sportive et l'industrie du foot, il s'agit d'une sphère qui n'est pas “clean”, composée de plusieurs éléments favorisant la violence et l'effet de masse”. Toujours en ce sens, Reda Allali, analyste football à radio Mars parle de “tendance de fond de notre société”. Le hooliganisme devient ainsi un problème tristement prévisible avant chaque match propres aux deux grandes villes du pays. Il s'agit aussi “d'un problème en cours d'expansion, abordé de travers par les responsables” selon Allali.

En crescendo

Le bilan des derniers actes est d'ailleurs très lourd. «Ont été brisées les vitres de huit voitures de Tramway, de sept autobus de transport public et de 13 véhicules, outre des dégâts infligés aux façades de 15 magasins commerciaux » a précisé un communiqué du ministère de l'Intérieur, précisant aussi l'arrestation de pas moins de 193 individus pour leur implication “dans des actes de vandalisme et de destruction de biens publics et privés”.

La loi est claire et lourde à ce sujet, le code pénal dans son article 308 prévoit « un emprisonnement de 1 à 5 ans et d’une amende de 1.200 à 20.000 DH » contre toute personne impliquée dans des actes de vandalisme. Alors que L’article 403 du code pénal promet aux « instigateurs et provocateurs des faits » entre 10 et 20 ans d’emprisonnement. Des provocateurs, il y'en a eu ! Ainsi, à la veille du match des Ultras de la fraction « Black Army », menaçaient sur des vidéos en ligne le public rajaoui, et ce, sans dévoiler leur identité. La vidéo - effacé depuis de youtube- les montrait sillonnant les avenues de Casablanca la nuit, écrivant slogans et menaces hostiles, on connait la suite.

Par Housni Athar
Le 23/04/2013 à 13h38, mis à jour le 26/04/2013 à 20h31